jeudi 10 avril 2008

INTERVIEW NICOZ BALBOA

Pour les bons soins de ma chronique BD dans le quotidien Suisse LE COURRIER, l'éditeur DIANTRE ! me fait parvenir la nouvelle BD de NICOZ BALBOA : LES LARMES DE CROCODILES.

La première fois que j'ai entendu parler de NICOZ, c'étais lors de son exposition à VIVA DOLOR en compagnie de
CHRIS BONOBO et KAROTTE en novembre 2006. A cette époque, elle avait déjà produit moult dessins, sérigraphies, pyrogravures, peintures.
Depuis, NICOZ a fait encore énormément de chemin et aujourd'hui, elle fait son entrée dans le milieu français de l'édition en publiant cette année deux ouvrages chez ce tout nouvel éditeur : LES LARMES DE CROCODILES (dans le collection BIGRE, qui s'adresse aux adultes), et J'AIME PAS... (dans la collection BLOP, destinée aux enfants).

Petit entretien avec la mère NICOZ avant la rédaction de l'article...


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Nicoz, tu es d'origine Italienne mais tu vis aujourd'hui à La Rochelle. Comment t'es-tu retrouvée à vivre en France ?
Je suis venue vivre en France en 2001 pour un échange Erasmus avec une école parisienne d'illustration. A Paris j'ai rencontré le tatoueur Guicho et j'ai décidé de rester vivre en France. Je suis restée sur Paris pendant 3 ans et aujourd'hui je vis à La Rochelle.... au bord de la mer !

Pourquoi avoir choisi BALBOA comme pseudo ?
Quand je suis venue vivre en France, je me sentais un peu une immigrante italienne, genre Vito Corleone, Rocky Balboa, Jack Lamotta, Tony Soprano, etc. et je trouvais chouette de choisir un nom de famille carrément italien. Et c'étais plus rigolo de m'identifier à Rocky que à Vito Corleone, héhéhé ! C'etais juste pour déconner je ne pensais pas signer comme ça mais au fil du temps ça m'est resté.
Au début BALBOA c'était aussi mon pseudo en tant que SUICIDE GIRL. Après j'ai laissé tomber les SUICIDE GIRLS car je ne partageais plus aucun de leurs choix "politiques" (genre envoyer aux troupes en Irak des photos de SUICIDE GIRLS pour soutenir leur moral, non mais je rêve ! Moi je ne veux pas supporter le militos ! En irak en plus !). Mais le BALBOA est quand même resté.

Artistiquement parlant, est-ce que le fait de vivre en France t'as donné un coup de pouce dans ta "carrière" ? Ou au contraire, est-ce que ça a rendu les choses plus difficiles qu'ailleurs ?
Ça a rendu les choses sûrement plus faciles car l'Italie est un endroit très dur pour les artistes et les dessinateurs (même si il y a beaucoup artistes talentueux!). De plus, en France il y a un grande production éditoriale (jeunesse, bd, etc), c'est donc cool pour s'entrainer les yeux car je suis fétichiste des livres.

En 1995 tu as fait l'European Institut of Design de Rome. Quels étaient tes objectifs à cette époque ? Savais-tu déjà dans quelle direction tu souhaitais aller ?
Contrairement à son nom, l'European Institut of Design de Rome est une école avec différentes spécialisations. Moi je fréquentais le cours d'études d'illustrations. Déjà depuis le lycée je faisais de petites BD photocopiées que je vendais pendant les concerts et manifestations.

Qu'est-ce qui t'influençait à l'époque ?
Quand j'étais très jeune j'adorais Basquiat et Julie Doucet après il y eu la fascination pour Frida Kahlo et le pop surrealism, ou l'art des affiches de rock. Et même l'illustration enfantine du début de 1900.

Penses-tu avoir dépassé ces influences ? Sont-elles moins présentes dans ton travail ? Ou bien sens-tu toujours leur poids quand tu travailles ?
Je ne sais pas car les trucs qu'on aime, on les digère et donc ils finissent par faire partie de notre style. Julie Doucet ça été un peu mon école de bd, je l'ai découverte à 16 ans et je me suis dit "moi aussi je veux raconter ma vie comme ça !")

Tu as commencée en éditant des fanzines aux noms aussi charmants et variés que "Catholic Girls" ou "Caccapiscia". A quoi ressemblaient ces fanzines ?
"Catholic Girls" était une fanzine ou je parlais de musique, j'interviewais des gens et je publiais mes BD et celles des mes copines (même des BD de Julie Doucet traduites en italien ! Je lui en ai même envoyé un exemplaire une fois, j'étais sans gène!). "CaccaPiscia" (Cacca et Pipi, en Italien) c'était mon solo comic album.

13 ans plus tard, tu exposes aussi bien en France qu'à New York, Rome, Bruxelles, Montréal... Quels sont les moyens pour une jeune artiste Européenne comme toi pour te faire connaitre internationalement ?
Mmmmh... Le net, le blog, MySpace. J'habite La Rochelle que est une petite ville et donc je suis obligé de rencontrer les gens que par le biais du net. J'adore surfer le MySpace pour connaitre de nouveaux endroits, de nouveaux artistes ou des groupes et je n'hésite pas à les contacter pour leur proposer de collaborer ou juste pour les féliciter

Tu gères également avec ton ami la galerie "TRUE HATE ART GALLERY" à La Rochelle. Quelle est l'histoire de ce lieu ? Etais-ce une vieille envie ? Une opportunité ?
J'ai commencé en force il y a 4 ans avec une expo chaque mois et demie, et après une pause de 6 mois l'an dernier, on recommence cette année avec une expo par saison. L'opportunité d'ouvrir ce lieu s'est fait en cherchant un lieu pour ouvrir une boutique de tattoos avec Guicho, Je trouvais bien l'idée d'avoir un lieu de rencontre et d'exposition pour les artiste que j'aime, et que on ne voit pas souvent exposés.

"Les Larmes De Crocodiles" vient de sortir. Techniquement, combien de temps as-tu travaillé sur cette BD ?
J'ai commencé en avril/mai 2007. J'ai acheté un carnet moleskine pour recueillir toutes les histoires à thème "bouffe" et plus je pensais à ce que j'allais raconter, plus je me rendais compte que le sujet me passionnait. J'ai fini le livre en décembre, juste avant la date finale de consigne ! puff !

Diantre ! est un nouvel éditeur avec lequel tu projettes d'éditer une deuxième BD avec eux. Dans quelles circonstances les as-tu rencontrés ?
Exact, je sortirais avec eux un livre pour la collection BLOP en septembre.... C'est eux qui m'ont contactés car ils étaient tombés sur mon blog. Ça a été un plaisir de collaborer avec ces trois "pingouins", je les adore!

Ton prochain ouvrage sera destiné à un plus jeune public. S'adresser aux enfants, comment s'y prend t-on quand on est une artiste destroy et mal élevée ?
La collection BLOP est dédiée à la jeunesse, je sors un livre qui s'appelle "J'aime/J'aime pas...", mais parfois j'ai du mal à comprendre que certains "J'aime/J'aime pas" ne s'adressent pas trop aux enfants.
H
eureusement que les filles de Diantre sont là pour choisir les trucs les plus adaptés !

Qu'est-ce qui t'attend ces prochains mois ?
En ce moment en plus d'un déménagement (ah!), je m'occupe des expo de la TRUE HATE ART GALLERY et des mes pyrogravures. Je suis également en train de finir les planches pour le Blop !

--- FIN ---

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