LOCAS "ELLES NE PENSENT QU'À ÇA"
Jaime Hernandez (Outsider / Delcourt)
Après deux tomes volumineux édités chez Seuil BD, c'est à Delcourt de reprendre le relais de la publication de l'intégrale de la série Locas de Jaime Hernandez en nous proposant ici quarante trois nouveaux chapitres issus des plus récentes aventures de Maggie et Hopey. Cette édition francophone compile ainsi deux albums ("Locas In Love" et "Dicks and Deedees") sortis en 2000 et 2003 aux États-Unis chez Fantagraphic.
"Elles ne pensent qu'à ça" s'ouvre d'abord sur une trentaine de pages en couleurs, comme s'il s'agissait de nous rappeler que la force de Locas, c'est d'abord son noir et blanc franc du collier, l'épaisseur de ses traits que la couleur semble ici aténuer. Passé ces quelques pages qui sembleront un peu étrangères au fidèle lecteur de la série, l'album nous révèle ensuite un Jaime Hernandez (réputé être le meilleur dessinateur au côté de ses trois frères) de plus en plus maitre de la composition de ses dessins. Si sa technique s'est une fois de plus améliorée, force est de constater qu'elle s'est également un peu "académisée". Adieu ces images puissantes qui semblaient sculptées dans des blocs d'encre noire, ces impressionnantes pleines pages qui ouvraient originellement chaque chapitre, et surtout l'esprit "Punk Rock" qui en suintait. La scène Punk Californienne des années 80 (la toile de fonds des premiers chapitres) étant désormais du passé, une vieille carte postale que l'on regarde avec nostalgie, le Locas contemporain semble curieusement privé du grain de folie qui faisait son intérêt. Ces histoires n'en sont pas pour autant dénuées d'intérêt, mais disons, pour utiliser une métaphore Punk-Rock, que le Locas contemporain est au Locas des origines ce que la reformation des Buzzcocks est au Buzzcocks des premiers albums : un groupe pas dénué de qualité ni de classe, mais qui a naturellement perdu la fougue de ses jeunes années.
Ce troisième volume de nos deux punkettes bi-sexuelles préférées n'est donc pas le meilleur moyen de rentrer dans la série, mais par contre un très bon moyen de faire durer le plaisir.
"Elles ne pensent qu'à ça" s'ouvre d'abord sur une trentaine de pages en couleurs, comme s'il s'agissait de nous rappeler que la force de Locas, c'est d'abord son noir et blanc franc du collier, l'épaisseur de ses traits que la couleur semble ici aténuer. Passé ces quelques pages qui sembleront un peu étrangères au fidèle lecteur de la série, l'album nous révèle ensuite un Jaime Hernandez (réputé être le meilleur dessinateur au côté de ses trois frères) de plus en plus maitre de la composition de ses dessins. Si sa technique s'est une fois de plus améliorée, force est de constater qu'elle s'est également un peu "académisée". Adieu ces images puissantes qui semblaient sculptées dans des blocs d'encre noire, ces impressionnantes pleines pages qui ouvraient originellement chaque chapitre, et surtout l'esprit "Punk Rock" qui en suintait. La scène Punk Californienne des années 80 (la toile de fonds des premiers chapitres) étant désormais du passé, une vieille carte postale que l'on regarde avec nostalgie, le Locas contemporain semble curieusement privé du grain de folie qui faisait son intérêt. Ces histoires n'en sont pas pour autant dénuées d'intérêt, mais disons, pour utiliser une métaphore Punk-Rock, que le Locas contemporain est au Locas des origines ce que la reformation des Buzzcocks est au Buzzcocks des premiers albums : un groupe pas dénué de qualité ni de classe, mais qui a naturellement perdu la fougue de ses jeunes années.
Ce troisième volume de nos deux punkettes bi-sexuelles préférées n'est donc pas le meilleur moyen de rentrer dans la série, mais par contre un très bon moyen de faire durer le plaisir.
(Chronique parue dans le supplément culturel du quotidien
suisse LE COURRIER du 27 juin 2009)
suisse LE COURRIER du 27 juin 2009)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire