lundi 26 mars 2007

YES SEX LAST NIGHT

Ce n'est pas un secret, chez BLACK CAT BONES on aime pas l'autofiction, les egotrips, les auteurs qui n'ont rien d'autre à raconter que leur vie, les dessinateurs qui ne voient pas plus loin que leurs nombrils. On en a autant au service des skybloggers qui étalent leur insipide no-life à longueur de pixels, des écrivains convaincus qu'il est possible de transformer ses "petites expériences personnelles" en grande littérature.

L'époque est au culte de l'individu, de l'égo-roi, du citoyen-melon. Les médias et la publicité brosse tellement les gens dans ce sens que je n'en allume même plus ma télé afin ne plus être pris de nausée.
Vous êtes différents. Vous faites la différence. Vous êtes si spécial.
Triste démagogie marchande.


Quelle que soit leur discipline, les artistes (devrais-je dire : SURTOUT les artistes) n'ont pas échappés à ce phénomène. Cependant, au milieu de ce vulgaire déballage de "je-moi", quelques virtuoses parviennent de temps à autre à élaborer des choses inédites via ce périlleux parti-pris.
Récemment, plusieurs "pièces" m'ont particulièrement marqué :
* L'inénarrable film de Jonathan Caouette "TARNATION"
* La BD "POURQUOI J'AI TUE PIERRE" d'Alfred et Olivier ka
* Le film de Jean-Claude Brisseau "LES ANGES EXTERMINATEURS"
* Mais surtout le "FRAISE ET CHOCOLAT" d'Aurélia Aurita (Les Impressions Nouvelles, 2006)

Bien que déjà très amateur de son 1er album (Angora), c'est la lecture de ce FRAISE ET CHOCOLAT qui m'a décidé d'écrire un article sur Aurélia pour LE COURRIER, qui m'a donné l'envie d'en savoir plus sur elle, sur sa façon de créer, sur l'état d'esprit dans lequel elle a produit ce déroutant et exhibitionniste album. Et l'état d'esprit dans lequel elle est actuellement en train de produire la suite.
Le rendez-vous est pris pour cette fin de semaine.
Très bientôt en interview dans ces pages, donc !

Aucun commentaire: