J'en connais un qui s'amuse comme un petit fou avec sa nouvelle machine à sérigraphier semi-automatique. Apparement, une avalanche de posters sérigraphiés est à prévoir bientôt...
mardi 27 mars 2007
lundi 26 mars 2007
YES SEX LAST NIGHT
Ce n'est pas un secret, chez BLACK CAT BONES on aime pas l'autofiction, les egotrips, les auteurs qui n'ont rien d'autre à raconter que leur vie, les dessinateurs qui ne voient pas plus loin que leurs nombrils. On en a autant au service des skybloggers qui étalent leur insipide no-life à longueur de pixels, des écrivains convaincus qu'il est possible de transformer ses "petites expériences personnelles" en grande littérature.
L'époque est au culte de l'individu, de l'égo-roi, du citoyen-melon. Les médias et la publicité brosse tellement les gens dans ce sens que je n'en allume même plus ma télé afin ne plus être pris de nausée.
Triste démagogie marchande.
Quelle que soit leur discipline, les artistes (devrais-je dire : SURTOUT les artistes) n'ont pas échappés à ce phénomène. Cependant, au milieu de ce vulgaire déballage de "je-moi", quelques virtuoses parviennent de temps à autre à élaborer des choses inédites via ce périlleux parti-pris.
Récemment, plusieurs "pièces" m'ont particulièrement marqué :
* L'inénarrable film de Jonathan Caouette "TARNATION"
* La BD "POURQUOI J'AI TUE PIERRE" d'Alfred et Olivier ka
* Le film de Jean-Claude Brisseau "LES ANGES EXTERMINATEURS"
* Mais surtout le "FRAISE ET CHOCOLAT" d'Aurélia Aurita (Les Impressions Nouvelles, 2006)
Bien que déjà très amateur de son 1er album (Angora), c'est la lecture de ce FRAISE ET CHOCOLAT qui m'a décidé d'écrire un article sur Aurélia pour LE COURRIER, qui m'a donné l'envie d'en savoir plus sur elle, sur sa façon de créer, sur l'état d'esprit dans lequel elle a produit ce déroutant et exhibitionniste album. Et l'état d'esprit dans lequel elle est actuellement en train de produire la suite.
Le rendez-vous est pris pour cette fin de semaine.
Très bientôt en interview dans ces pages, donc !
dimanche 25 mars 2007
JORGE ALDERETE * EXPO A TROYES
Notre ami Argentin le DOCTOR ALDERETE est actuellement exposé à Troyes. LES CANICHES MODERNES proposent grosso-modo l'expo que nous avions présentés en octobre dernier au public Lyonnais à Viva Dolor (c'est dire si elle est bien !)
Elle ne reste aux murs des Caniches que jusqu'à mi-avril, donc si vous êtes dans l'est de la France (en plus y'a le TGV dans l'est maintenant, non ? Vous n'avez plus d'excuses, ahah), dépêchez-vous de vous dépêcher. Deprisa, deprisa, pinche cabrones !
Ci-dessus, la très belle affiche sérigraphiée que l'atelier TTDMRT a tiré pour l'occasion... Vraiment magnifique, je me commande la mienne sur le champs (attention, tirage relativement limité). Love you, Jorge.
Elle ne reste aux murs des Caniches que jusqu'à mi-avril, donc si vous êtes dans l'est de la France (en plus y'a le TGV dans l'est maintenant, non ? Vous n'avez plus d'excuses, ahah), dépêchez-vous de vous dépêcher. Deprisa, deprisa, pinche cabrones !
Ci-dessus, la très belle affiche sérigraphiée que l'atelier TTDMRT a tiré pour l'occasion... Vraiment magnifique, je me commande la mienne sur le champs (attention, tirage relativement limité). Love you, Jorge.
samedi 24 mars 2007
TOPE-LA ET COCHON QUI S'EN DEDIT
On le sait, depuis quelques années en France, le concept de "liberté d'expression" s'est petit à petit s'est transformé en "liberté de faire attention à ce que l'on dit sous peine d'être poursuivi pour diffamation si vos idées ne rentrent pas dans les cases de la pensée unique en vigueur".
Des militants d'extrême gauche aux penseurs néo-conservateurs, quiconque exprimant désormais une idée "qui dépasse" ne semble plus pouvoir échapper à des tentatives multiformes d'intimidation. Faites le compte des "affaires" de ce genre sur ces deux/trois dernières années, c'est édifiant : le procès Charlie Hebdo dit "des caricatures", l'affaire Finkielkraut, la fatwa envers le professeur Redeker, le lynchage médiatique de Dantec, les tentatives de réduire médiatiquement à néant Guy Millière (qui a d'ailleurs écrit un très beau texte à ce propos : ici), etc, etc.
Plus récemment, plus proche de nous, c'est le dessinateur PLACID, l'auteur Clément Schouler et l'éditeur Michel Sitbon qui ont étés condamnés à verser respectivement 800, 800 et 1000 euros d'amende pour avoir participés à l'élaboration du livre "Vos papiers ! Que faire face à la police ?" (L'Esprit Frappeur, 2001) représentant sur la couverture un policier avec une tête de cochon, et contenant quelques textes jugés tendancieux ("Les contrôles d'identité au faciès, bien que prohibés par la loi, sont non seulement monnaie courante, mais se multiplient", notamment).
En réaction, un projet plus qu'intéressant s'est mis il y a quelques jours (et en quelques jours) en place dans le milieu de l'édition indé :
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Considérant qu'il s'agit d'une triple atteinte à trois libertés fondamentales que sont la liberté de création, la liberté d'information et la liberté d'édition, nous invitons ici tous les dessinateurs, photographes, artistes, journalistes, auteurs et éditeurs à travailler sur les thèmes développés par l'accusation : policier caricaturés et animalisés, pratique du contrôle au faciès.Ces textes et dessins en NOIR et BLANC seront publiés dans un livre qui devrait rendre chacun de nous prévenu du délit de diffamation pour qui évoque la banale réalité des contrôles au faciès, ou prévenu du délit d'injure pour qui dessine un policier trop stylisé.
Ce livre sera publié par un collectif d'éditeurs, qui devraient donc eux aussi être prévenus de complicité pour ces deux délits, injure et diffamation.
Ont déjà accepté :
* L'Association
* Cornélius
* Vertige graphic
* L'Esprit frappeur (NSP Agora)
* Les Requins Marteaux
* Thé-Roc « Tête Rock Underground »
* Editions Nautilus
La liste n'est pas close. Plus d'éditeurs se joindront à l'opération, plus ce geste aura de portée. Estimant que le débat sur ces trois libertés fondamentales : création, information, édition, doit s'inscrire dans la campagne électorale en cours, nous voulons le provoquer avec cette publication, qui doit donc être réalisée et imprimée en un temps record.
NOUS ATTENDONS DONC VOTRE COLLABORATION EN NOIR ET BLANC DE TOUTE URGENCE.
DEADLINE / DATE LIMITE : VENDREDI 23 MARS.
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Puisque je poste ce message le samedi 24 mars, il est donc trop tard si vous souhaitiez réagir (j'ai des circonstances atténuantes, j'ai reçu le message très tardivement). Cependant, un BLOG a été ouvert pour mettre à disposition du public les divers dessins et images "de soutien" reçus (certains seront dans le livre, d'autres non).
Globalement, je suis très mitigé vis à vis de la qualité (esthétique et idéologique) générale des contributions, néanmoins, la mobilisation générale et l'énergie positive et créatrice que dégage ce projet est plus que... providentielle au coeur de cette campagne présidentielle moribonde.
mercredi 21 mars 2007
LE CINEMA FRANCAIS PEUT BIEN CREVER
Mais si, vous savez, cette opération marketing qui s'est donné pour mission de réconcilier le sacro-saint "public" avec le "7ème art" en lui offrant des places discount tout en feignant d'oublier que si les gens ne fréquentent plus les salles obscures ce n'est pas parce qu'ils n'aiment plus ça, mais plus parce que 90% de la production est devenue intégralement à chier debout.
En passant devant le cinéma Pathé de ma ville tout à l'heure, je me suis arrêté regarder 5 minutes les films à l'affiche. Sans savoir trop pourquoi, quelque chose me semblait plutôt inhabituel dans la programmation. Et puis d'un coup ça m'a sauté aux yeux : 7 films sur 10 à l'affiche étaient des films français !
Comme l'an passé, à la même période !
Intéressant, non ?
Alors messieurs les distributeurs, pourriez-vous nous expliquer pourquoi cette avalanche de films français à cette période précise de l'année ?
Les films français sont-ils devenus si merdiques à tel point qu'on ne les sort plus que le jour des soldes ?
Le cinéma français serais t-il devenu celui qu'on veux bien regarder pour 3,50 euros, mais pas pour 8/9 euros ?
Sans déconner ?
Quoi ? Un film chorale avec Jean Dujardin, Kad Merad, Guillaume Canet, Agnes Jaoui et les cinq autres acteurs Français qui squattent les 3/4 de tout les films français à l'affiche depuis cinq ans, ça ne vous dit pas ?
C'est comme ça que vous défendez l'Exception Culturelle ?
mardi 20 mars 2007
PERIPHERIQUE EST : THIS IS PUNK ROCK !
Les groupes de punk-rock français chantant dans leur langue natale sans sombrer dans le ridicule, ou sans sonner "alterno de bas étage", ne sont pas légion (c'est rien de le dire). PÉRIPHÉRIQUE EST font partie de ces heureux élus.
Leur secrêt ? Un punk-rock énergique, diablement inspiré, très ancienne école dans l'approche comme dans le son, un lead-singer remonté et auteur de textes très bien vus, justes, concis, sagaces et subtils.
Bref, le genre de groupe qu'on aimerait entendre tellement, tellement plus souvent.
Pour le moment, ce groupe de Lille n'a sorti qu'une démo 16 titres pressée en LP en 2005 (seulement 300 exemplaires, donc sold out depuis un bail). Devant l'impossibilité de trouver ce disque, j'ai demandé à l'ami Rémi (qui a depuis peu le matos approprié) de me ripper ce disque afin de mettre fin à ma frustration.
Si vous souffrez du même mal que moi, ou si vous êtes du genre curieux, cliquez ICI.
Leur secrêt ? Un punk-rock énergique, diablement inspiré, très ancienne école dans l'approche comme dans le son, un lead-singer remonté et auteur de textes très bien vus, justes, concis, sagaces et subtils.
Bref, le genre de groupe qu'on aimerait entendre tellement, tellement plus souvent.
Pour le moment, ce groupe de Lille n'a sorti qu'une démo 16 titres pressée en LP en 2005 (seulement 300 exemplaires, donc sold out depuis un bail). Devant l'impossibilité de trouver ce disque, j'ai demandé à l'ami Rémi (qui a depuis peu le matos approprié) de me ripper ce disque afin de mettre fin à ma frustration.
Si vous souffrez du même mal que moi, ou si vous êtes du genre curieux, cliquez ICI.
lundi 19 mars 2007
PLAYLIST MARS 2007
Sur nos platines en mars...
* EYEHATEGOD - discography (century media)
* HELMET - monochrome (warcon)
* SUNN O)) & BORIS - altar (southern lord)
* THE COVEN - witchcraft destroys minds and reaps souls (lp)
* GONZALES - solo piano (emarcy)
* THE CURE - discography (divers)
* SPACEMEN 3 - perfect prescription (taang)
* TRÄD, GRÄS OCH STENAR - eponyme (silence rec)
* COMETS ON FIRE - avatar (sub pop)
* TORCHE - self titled (robotic empire)
* EYEHATEGOD - discography (century media)
* HELMET - monochrome (warcon)
* SUNN O)) & BORIS - altar (southern lord)
* THE COVEN - witchcraft destroys minds and reaps souls (lp)
* GONZALES - solo piano (emarcy)
* THE CURE - discography (divers)
* SPACEMEN 3 - perfect prescription (taang)
* TRÄD, GRÄS OCH STENAR - eponyme (silence rec)
* COMETS ON FIRE - avatar (sub pop)
* TORCHE - self titled (robotic empire)
Livres de chevet
* PRIMO LEVI si c'est un homme (albin michel) * PHILIP K. DICK siva (présence du futur) * AURELIA AURITA fraise & chocolat (les impression nouvelles) * SAINT AUGUSTIN les confessions (gallimard) * GIORGIO AGAMBEN ce qui reste d'auschwitz (rivages) * BERNAL DIAZ DEL CASTILLO histoire de la conquête de la nouvelle espagne (ed. la découverte)
Eyes food
BATTLESTAR GALACTICA saison 3 (still best serie ever) * LES ANGES EXTERMINATEURS (jean-claude brisseau) * JADE (william friedkin) * L'ENFER DU DEVOIR (william friedkin) * EBOLA SYNDROME (herman yau) * ROME (saison 1)
samedi 17 mars 2007
mercredi 14 mars 2007
ARTICLE SUR IVAN BRUN * LE COURRIER
(Si vous ne possédez pas de puissantes lunettes, cliquez sur l'image pour lire l'article)
mardi 13 mars 2007
EXPOSITION BLACK CAT BONES AU CINEMA COMOEDIA
Début juin, nous devrions logiquement organiser au coeur de l'espace expo du CINEMA COMOEDIA (éminent cinéma d'art et essai Lyonnais) une exposition d'affiches sérigraphiées.
Y seront exposé les affiches de notre série "SOUS LE SIGNE DU B" ainsi qu'une sélection d'affiches issues de diverses collections privées (des affiches du ALAMO DRAFHOUSE CINEMA, Austin/Texas, ainsi que des affiches du QUENTIN TARANTINO FEST).
Bref, une quinzaine de pièces au total.
La date du vernissage n'a pas encore été décidé, mais l'équipe du Comoedia fait en ce moment tout son possible pour qu'elle coincide avec l'avant-première d'un film dont la sortie à la fin du printemps nous rend bougrement impatient.
J'ose aussi m'avancer là-dessus : une affiche sérigraphiée de l'expo devrait être tirée pour l'occasion.
Plus d'infos bientôt.
Bref, une quinzaine de pièces au total.
La date du vernissage n'a pas encore été décidé, mais l'équipe du Comoedia fait en ce moment tout son possible pour qu'elle coincide avec l'avant-première d'un film dont la sortie à la fin du printemps nous rend bougrement impatient.
J'ose aussi m'avancer là-dessus : une affiche sérigraphiée de l'expo devrait être tirée pour l'occasion.
Plus d'infos bientôt.
dimanche 11 mars 2007
COQ LE NOIR
Lu cet après-midi la "nouvelle illustrée" COQ LE NOIR, première parution des éditions TETEDEMORT (et notoirement imprimé par les bons soins d'Estelle qui a aussi édité notre CREVE ! à nous). Le texte est de BOLINO et les dessins de e338 (aka Loïc Zimmermann).
J'avais depuis mi-janvier ce livre entre les mains, pourtant je ne m'étais à peine penché sur son cas. Pour tout vous dire, j'avais commencé à le lire dès réception, puis voyant que ça parlait d'adultère j'avais pris un peu peur (ouais, je suis alergic-to-death aux histoires d'adultère, ce genre romanesque petit-bourgeois que personne ne nous envie dans le reste du monde et qui a finit par infecter tout le théâtre et le cinéma Français).
Je me suis donc remis en selle tout à l'heure et eu l'heureuse surprise de découvrir que l'adultère n'était qu'un préambule, que le récit bifurquait très vite vers des sentiers pour le moins sinueux et très surprenants (crime non-prémédité, fuite à port-au-prince, athmosphère poisseuse, voodoo fucking magic). L'équilibre entre le texte et le dessin a été globalement trouvé (bluffant par moment, plus confus à d'autres), la narration dynamique, quant au dessin, il sert à merveille le propos profondément noir, amer et revanchard du récit.
Bref, j'ai été fort agréablement surpris par cet ouvrage que j'avais condamné un peu vite pour des raisons totalement stupides et dépendantes de ma (mauvaise) volonté. Ce post sera mon repentir.
COQ LE NOIR est commandable ICI (et également dispo chez GRAND GUIGNOL et au BAL DES ARDENTS sur Lyon).
J'avais depuis mi-janvier ce livre entre les mains, pourtant je ne m'étais à peine penché sur son cas. Pour tout vous dire, j'avais commencé à le lire dès réception, puis voyant que ça parlait d'adultère j'avais pris un peu peur (ouais, je suis alergic-to-death aux histoires d'adultère, ce genre romanesque petit-bourgeois que personne ne nous envie dans le reste du monde et qui a finit par infecter tout le théâtre et le cinéma Français).
Je me suis donc remis en selle tout à l'heure et eu l'heureuse surprise de découvrir que l'adultère n'était qu'un préambule, que le récit bifurquait très vite vers des sentiers pour le moins sinueux et très surprenants (crime non-prémédité, fuite à port-au-prince, athmosphère poisseuse, voodoo fucking magic). L'équilibre entre le texte et le dessin a été globalement trouvé (bluffant par moment, plus confus à d'autres), la narration dynamique, quant au dessin, il sert à merveille le propos profondément noir, amer et revanchard du récit.
Bref, j'ai été fort agréablement surpris par cet ouvrage que j'avais condamné un peu vite pour des raisons totalement stupides et dépendantes de ma (mauvaise) volonté. Ce post sera mon repentir.
COQ LE NOIR est commandable ICI (et également dispo chez GRAND GUIGNOL et au BAL DES ARDENTS sur Lyon).
samedi 10 mars 2007
IN THE MOOG FOR LOVE, PART III
Ahhh Nicolas, ça commence à devenir un jeu, là... Ça tombe bien, j'adore les jeux ! Maintenant que tu sais que nous postons sur ce blog les images des enveloppes que tu nous fais parvenir, elles sont étrangement de plus en plus belles, de plus en plus soignées.... Naughty boy...
Loin de moi de m'en plaindre, hein ?
Je n'ai qu'un mot à dire : Keep it that way !
Loin de moi de m'en plaindre, hein ?
Je n'ai qu'un mot à dire : Keep it that way !
jeudi 8 mars 2007
INTERVIEW IVAN BRUN * PART IV
Tu as longtemps publié chez les indés. Aujourd'hui que tu publies dans une revue établie (L'ECHO DES SAVANE, Ndlr) et que tu vas bientôt être publié chez Albin Michel, est-ce que c'est pour toi une forme de reconnaissance ou bien est-ce qu'à tes yeux tu ne touches rien de plus que le salaire bien mérité de ta perspicacité ?
Un peu des deux. J'ai quand même travaillé très assidûment pour en arriver là, c'est pas arrivé par hasard. Au début le milieu de la BD, je suivais ça d'assez loin, j'en avais rien à foutre, j'étais là à faire mes fanzines, ça me passait à 15.000 au dessus du ciboulot. C'est à partir des années 2000 que j'ai commencé à comprendre comment ce milieu fonctionnait en tant que système économique. J'étais dans un festival et j'ai saisi le fonctionnement pyramidal. Tout en bas tu as les fanzines, au milieu les indés, et tout en haut les grosses maisons d'éditions. Les gens qui sont établis dans les grosses maisons d'éditions ont tendance à regarder les indés de façon méprisante et condescendante, et les indés de leur côté regardent les fanzineux de la même manière. Alors qu'évidemment, il peut y avoir des gens qui fournissent un travail de qualité chez les fanzines, mais après tout est une question de statut, de façon dont tu seras catégorisé au sein de ce système. Et les festivals sont vraiment organisés dans ce sens.
Tu as donc gravis l'échelle sociale du milieu de la Bande Dessinée ! (rires)
Oui, gravir les échelons, c'est vraiment du calcul dégueulasse ! (rires)
Sérieusement, une fois de plus, il s'agissait de trouver un moyen de parvenir à faire diffuser ton travail dans les meilleures conditions possibles, de toucher un public plus large, de pouvoir être rémunéré pour ça. J'ai aussi bossé pour pas mal de magazines en Italie, en Espagne, j'ai fait de la BD érotique, c'était vraiment un plan "alimentaire".
Exact, j'ai vu les couvertures et les planches tes mangas érotiques sur ton blog. La série SKINJOB, c'est ça ?
Oui, j'ai travaillé pour un magazine qui s'appelle GEISHA où les 2/3 du magazine contenait des traductions de mangas japonais, et le reste était de la création Française. La contrainte c'était qu'il fallait un peu dessiner dans le "style manga"... Il fallait agrandir la taille des yeux, quoi ! (rires)
Tu t'en es quand même bien sorti.
Merci, c'étais pas évident de saisir tout ces codes esthétiques, donc j'ai donc repompé un auteur qui s'appelle TSUKASA HOJO, l'auteur de CITY HUNTER, parcequ'il avait un trait très réaliste fondu dans des caractéristiques très mangas dans l'expression des personnages. C'étais pour moi le meilleur compromis pour parvenir à "faire manga".
Ce que tu dessines aujourd'hui pour L'Echo, est-ce que tu penses que c'est une résurgence de ce travail que tu as mené à cette époque là ?
Non, la première histoire que j'ai faite avec ces personnages à la morphologie de bébés, c'étais BURNED HEARTS (une planche que l'on retrouve dans LOWLIFE, Ndlr). Cette histoire fonctionnait plutôt bien au niveau de la narration, sans texte, qui fonctionne un peu comme des séquences cinématographiques, le fait de faire avancer l'histoire grâce à des cadrages successifs, assez proches du montage cinématographique. C'est une histoire qui a reçu beaucoup d'échos positifs, qui a été publié dans pas mal de revues, qui a beaucoup marqué les gens. Cette histoire a beaucoup plue aux gens de l'Echo des Savanes qui m'ont donc demandé de persévérer dans cette direction.
En parlant de cadrages cinématographiques, beaucoup de dessinateurs se battent pour que la BD soit reconnue comme un art à part entière. De ton côté, j'ai lu dans une interview pour le magazine JADE que tu considérais la BD comme un "cinéma du pauvre".
Cette interview est un peu vieille. A cette époque j'étais vraiment très éloigné des préoccupations de la BD.
J'ai fait pas mal de chemin depuis cette époque, l'évolution de mon travail autour de la bande-dessinée m'a permis de cerner un peu mieux les enjeux du média. Les possibilités offertes par la bande-dessinée en termes de rapport texte-image sont vastes. Il s'agit d'un langage visuel à part entière, situé quelque part entre le dessin et la littérature. Il est également possible d'en faire un vrai "cinéma sur papier", mais ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les adaptations de BD au cinéma sont merdiques, il manque à ces adaptations un truc qui est vraiment propre au média BD.
L'influence fonctionne t-elle en sens inverse ? Te sens-tu influencé par le cinéma ?
Humm... Non, je n'ai pas de références vraiment précises. Je suis un gros consommateur d'images, entre le cinéma, la télé, la pub, je m'alimente auprès de pas mal de sources différentes, j'essaie de mettre toutes les images sur un pied d'égalité, j'essaie de traiter la "matière image" comme une matériau indifférencié. Pour composer mes cases, je tente de respecter quand même certaines règles de composition, que les cadrages soient harmonieux, fonctionnent en termes de lisibilité, mais je ne m'inspire pas spécialement de cinéastes ou de dessinateurs. J'essaie de créer un langage personnel sans piquer de références à droite à gauche.
* FIN *
(Merci à Ivan Brun, Claude Amauger et Aurélien Maury)
INTERVIEW IVAN BRUN * PART III
Cette histoire je l’ai écrite au milieu des années 90. A cette époque, j’avais l’impression que la scène avait tendance à se vider de sa substance. De plus, tout ce qui était "guitare électrique" était totalement ringardisé au détriment de la techno, le punk n’était plus qu’un bastion de purs et durs, d’acharnés. C’est toujours le cas, remarque. Y’a peut-être des gens qui sont récemment revenus vers cette musique, mais ça reste quelque chose d’anecdotique. Ce mouvement n’apporte plus grand chose de significatif aujourd’hui.
Et si le versant politique du mouvement Punk s'était déplacé dans d’autres champs ? Je pense à l’arrivée des mouvements altermondialistes dans les 90's, par exemple, qui représente une sorte de "prise de conscience généralisée" telle que le mouvement Punk n'en avait jamais rêvé. Dénué de sa signification politique, ne subsiste plus du mouvement Punk qu'une coquille esthétique.
Pour moi, originellement, le Punk c’est une sorte de réaction épidermique, un cri de révolte. Aujourd’hui le Punk ne fonctionne plus que sur des références musicales, vestimentaires. L’objet principal a été perdu en cours de route : le fait que ce n’est pas important de savoir bien jouer, d’avoir un bon son. Maintenant on se perd dans des considérations esthétiques, des choses qui aliènent le sens.
Tu as travaillé avec LIONEL TRAN sur OTAKU. Est-ce que tu parviens facilement à te mettre "au service de" ?
C’est la première fois que je travaillais avec un scénariste, ça m’a permis de mieux saisir les mécanismes de la narration, de travailler sur un projet vraiment structuré.
Est-ce que tu penses que tu pourrais facilement travailler avec quelqu’un d’autre ? Ou bien est-ce la réussite d’OTAKU repose uniquement sur une conjonction d’états d’esprits et d’univers avec Lionel ?
Ça vient du fait qu’avec Lionel on se connaît depuis pas mal de temps, qu’on traîne dans les mêmes milieux depuis 15 ans. On partage pas mal de points de vue, même si ce n’avons pas la même façon de les exprimer. Le fait de travailler en commun coulait de source. Au fond, j’imagine que travailler avec un scénariste doit être à chaque fois une expérience différente.
Avez-vous de bons retours sur cet album ?
Il n’y a pas eu énormément de retours. Par contre, j’ai été très surpris que beaucoup de lecteurs aient si bien saisi le fond, étant donné que dans cet album il y a pas mal d’informations qui sont livrées de façon sous-jacente.
Si on lit le bouquin au premier degré, c’est une sorte de voyage au bout de l’ennui. Tout n’est que monotonie, répétition, apathie générale.
N'as-tu pas l'impression qu'aujourd'hui, globalement, les éditeurs comme les écrivains, scénaristes et dessinateurs sous-estiment beaucoup leurs lecteurs ? Qu'on prend de plus en plus les gens par la main, ce qui expliquerait cette "crise de contenu" qui est palpable dans la littérature contemporaine, le cinéma, les journaux ?
Je ne suis pas arrivé à cette constatation, mais il faut dire que je n'ai jamais été un gros "consommateur culturel" et que je ne suis pas trop au fait des dernières sorties...
Peut-être est-ce une conséquence du phénomène de surproduction de produits culturels auquel nous assistons aujourd'hui, l'abondance de l'offre conduit à une standardisation et un appauvrissement du contenu, et à une baisse d'attention et de curiosité chez le consommateur.
Certains pensent qu'une oeuvre en apparence trop compliquée ou exigeante déroute le lecteur ou le spectateur, et que pour lui permettre de s'y retrouver, il faut mettre en place des produits ciblés, codifiés, aisément identifiables. De plus, en période de crise économique et sociale, le public est en demande de divertissement, de choses légères et "fun" pour se changer un peu les idées... Néanmoins, je pense qu'il reste encore un peu d'espace pour s'exprimer et créer sans trop rentrer dans des considérations d'ordre "marketing".
Quoiqu’il en soit, je pense qu’avec OTAKU vous avez vraiment réussis à cerner un truc concernant la dissolution de l’identité de la jeunesse japonaise contemporaine, et les rapports forcément difficiles que les Européens peuvent avoir avec elle.
Avant la sortie du livre, on a envoyés une copie à FRED BOILET qui aurait peut-être pu nous aiguiller, nous dire si on étaient à côté de la plaque ou pas. Mais on a jamais eu de retours de sa part. Sinon, on a utilisés pas mal d’articles de presse qui nous ont effectivement aidés à ne pas tomber dans l’anecdotique, les mangas, les robots, tout ça. Bref, tenter d’offrir une synthèse de tout ça. N’ayant pas vraiment eu l’occasion de fréquenter des japonais, il fallait que nous puissions représenter au mieux cette "crise de sens" qu’ils vivent aussi là-bas. Les bouquins de Murakami Ryu, pas mal d’articles sur le Cosplay, le taux de suicide chez les adolescents nous ont beaucoup servis.
Finalement, OTAKU est un bouquin un peu bizarre dont on ne sait pas vraiment s’il a trouvé son public. C’est un livre atypique qui a en fait dérouté pas mal de gens.
Tu comptes recollaborer avec Tran bientôt ?
Je termine en ce moment mon album avec Albin Michel. Sinon, je n’ai pas grand chose de prévu pour la suite. De son côté, Lionel Tran s’éloigne un peu de la BD en ce moment, il explore plutôt de nouveaux territoires.
Ah oui ? Il travaille sur quoi en ce moment ?
Humm... Des livres de photos, des receuils d'images. Il travaille aussi sur sa collection NO PRESENT chez TerreNoire, ce sont des livres qui ne sont pas signés, qui tentent de dresser un portrait de la génération actuelle avec une approche un peu plus politique et sociale.
Tu es actif au sein des éditions TerreNoire ?
Non non, je ne participe pas aux activités de la maison d'édition (TerreNoire a tout de même édité deux livres d'Ivan, la réédition de "Lieux Communs" et "Panoramiques", Ndlr)
Justement, en parlant de ça, on sent dans tes planches une grande fatigue vis à vis des "communautés humaines", pourtant tu as quand même été régulièrement impliqué dans pas mal de collectifs : Organic Comix en 1989, l'Académie de la contre-Kulture à la fin des années 90. Comment vis-tu cette contradiction ?
Ahahah... J'ai eu effectivement l'occasion de fréquenter pas mal de groupes, de collectifs, mais c'est justement ces dynamiques de groupes qui finissent toujours par me lasser au bout d'un moment. Si je suis dur vis à vis du fonctionnement des communautés, c'est parceque je suis sorti déçu de toutes mes expériences. J'en suis finalement arrivé à la conclusion que je pouvais avancer au moins aussi vite de façon individuelle. Dans les collectifs, il y a toujours des problèmes de communication, d'égo, de rapports de domination, dans des mécanismes assez récurrents. Ca vient peut-être de moi, mais ces expériences m'ont toujours laissé un sentiment d'insatisfaction.
Alors que le fait de travailler en groupe devrait te permettre de dépasser ce que tu pourrais parvenir à faire à titre individuel, j'ai toujours l'impression que c'est plutôt une accumulation de défauts et d'erreurs plutôt que la libération d'un véritable potentiel. Le soucis dans les collectifs c'est quand les gens deviennent trop individualistes, qu'ils finissent par tirer la couverture à eux. Ou bien quand les gens fournissent de l'énergie alors que d'autres se laissent tirer mais finissent tout de même par récolter le prestige. Et puis le concept du "collectif" induit aussi une sorte de médiocrité, de moyenne. Si quelqu'un est trop ambitieux ou talentueux, les autres essayeront toujours de le remettre à leur niveau.
Bon, ça ne empêche pas de travailler au sein de collectifs, mais désormais je le fais de façon plus ponctuelle.
(La dernière partie ICI)
Et si le versant politique du mouvement Punk s'était déplacé dans d’autres champs ? Je pense à l’arrivée des mouvements altermondialistes dans les 90's, par exemple, qui représente une sorte de "prise de conscience généralisée" telle que le mouvement Punk n'en avait jamais rêvé. Dénué de sa signification politique, ne subsiste plus du mouvement Punk qu'une coquille esthétique.
Pour moi, originellement, le Punk c’est une sorte de réaction épidermique, un cri de révolte. Aujourd’hui le Punk ne fonctionne plus que sur des références musicales, vestimentaires. L’objet principal a été perdu en cours de route : le fait que ce n’est pas important de savoir bien jouer, d’avoir un bon son. Maintenant on se perd dans des considérations esthétiques, des choses qui aliènent le sens.
Tu as travaillé avec LIONEL TRAN sur OTAKU. Est-ce que tu parviens facilement à te mettre "au service de" ?
C’est la première fois que je travaillais avec un scénariste, ça m’a permis de mieux saisir les mécanismes de la narration, de travailler sur un projet vraiment structuré.
Est-ce que tu penses que tu pourrais facilement travailler avec quelqu’un d’autre ? Ou bien est-ce la réussite d’OTAKU repose uniquement sur une conjonction d’états d’esprits et d’univers avec Lionel ?
Ça vient du fait qu’avec Lionel on se connaît depuis pas mal de temps, qu’on traîne dans les mêmes milieux depuis 15 ans. On partage pas mal de points de vue, même si ce n’avons pas la même façon de les exprimer. Le fait de travailler en commun coulait de source. Au fond, j’imagine que travailler avec un scénariste doit être à chaque fois une expérience différente.
Avez-vous de bons retours sur cet album ?
Il n’y a pas eu énormément de retours. Par contre, j’ai été très surpris que beaucoup de lecteurs aient si bien saisi le fond, étant donné que dans cet album il y a pas mal d’informations qui sont livrées de façon sous-jacente.
Si on lit le bouquin au premier degré, c’est une sorte de voyage au bout de l’ennui. Tout n’est que monotonie, répétition, apathie générale.
N'as-tu pas l'impression qu'aujourd'hui, globalement, les éditeurs comme les écrivains, scénaristes et dessinateurs sous-estiment beaucoup leurs lecteurs ? Qu'on prend de plus en plus les gens par la main, ce qui expliquerait cette "crise de contenu" qui est palpable dans la littérature contemporaine, le cinéma, les journaux ?
Je ne suis pas arrivé à cette constatation, mais il faut dire que je n'ai jamais été un gros "consommateur culturel" et que je ne suis pas trop au fait des dernières sorties...
Peut-être est-ce une conséquence du phénomène de surproduction de produits culturels auquel nous assistons aujourd'hui, l'abondance de l'offre conduit à une standardisation et un appauvrissement du contenu, et à une baisse d'attention et de curiosité chez le consommateur.
Certains pensent qu'une oeuvre en apparence trop compliquée ou exigeante déroute le lecteur ou le spectateur, et que pour lui permettre de s'y retrouver, il faut mettre en place des produits ciblés, codifiés, aisément identifiables. De plus, en période de crise économique et sociale, le public est en demande de divertissement, de choses légères et "fun" pour se changer un peu les idées... Néanmoins, je pense qu'il reste encore un peu d'espace pour s'exprimer et créer sans trop rentrer dans des considérations d'ordre "marketing".
Quoiqu’il en soit, je pense qu’avec OTAKU vous avez vraiment réussis à cerner un truc concernant la dissolution de l’identité de la jeunesse japonaise contemporaine, et les rapports forcément difficiles que les Européens peuvent avoir avec elle.
Avant la sortie du livre, on a envoyés une copie à FRED BOILET qui aurait peut-être pu nous aiguiller, nous dire si on étaient à côté de la plaque ou pas. Mais on a jamais eu de retours de sa part. Sinon, on a utilisés pas mal d’articles de presse qui nous ont effectivement aidés à ne pas tomber dans l’anecdotique, les mangas, les robots, tout ça. Bref, tenter d’offrir une synthèse de tout ça. N’ayant pas vraiment eu l’occasion de fréquenter des japonais, il fallait que nous puissions représenter au mieux cette "crise de sens" qu’ils vivent aussi là-bas. Les bouquins de Murakami Ryu, pas mal d’articles sur le Cosplay, le taux de suicide chez les adolescents nous ont beaucoup servis.
Finalement, OTAKU est un bouquin un peu bizarre dont on ne sait pas vraiment s’il a trouvé son public. C’est un livre atypique qui a en fait dérouté pas mal de gens.
Tu comptes recollaborer avec Tran bientôt ?
Je termine en ce moment mon album avec Albin Michel. Sinon, je n’ai pas grand chose de prévu pour la suite. De son côté, Lionel Tran s’éloigne un peu de la BD en ce moment, il explore plutôt de nouveaux territoires.
Ah oui ? Il travaille sur quoi en ce moment ?
Humm... Des livres de photos, des receuils d'images. Il travaille aussi sur sa collection NO PRESENT chez TerreNoire, ce sont des livres qui ne sont pas signés, qui tentent de dresser un portrait de la génération actuelle avec une approche un peu plus politique et sociale.
Tu es actif au sein des éditions TerreNoire ?
Non non, je ne participe pas aux activités de la maison d'édition (TerreNoire a tout de même édité deux livres d'Ivan, la réédition de "Lieux Communs" et "Panoramiques", Ndlr)
Justement, en parlant de ça, on sent dans tes planches une grande fatigue vis à vis des "communautés humaines", pourtant tu as quand même été régulièrement impliqué dans pas mal de collectifs : Organic Comix en 1989, l'Académie de la contre-Kulture à la fin des années 90. Comment vis-tu cette contradiction ?
Ahahah... J'ai eu effectivement l'occasion de fréquenter pas mal de groupes, de collectifs, mais c'est justement ces dynamiques de groupes qui finissent toujours par me lasser au bout d'un moment. Si je suis dur vis à vis du fonctionnement des communautés, c'est parceque je suis sorti déçu de toutes mes expériences. J'en suis finalement arrivé à la conclusion que je pouvais avancer au moins aussi vite de façon individuelle. Dans les collectifs, il y a toujours des problèmes de communication, d'égo, de rapports de domination, dans des mécanismes assez récurrents. Ca vient peut-être de moi, mais ces expériences m'ont toujours laissé un sentiment d'insatisfaction.
Alors que le fait de travailler en groupe devrait te permettre de dépasser ce que tu pourrais parvenir à faire à titre individuel, j'ai toujours l'impression que c'est plutôt une accumulation de défauts et d'erreurs plutôt que la libération d'un véritable potentiel. Le soucis dans les collectifs c'est quand les gens deviennent trop individualistes, qu'ils finissent par tirer la couverture à eux. Ou bien quand les gens fournissent de l'énergie alors que d'autres se laissent tirer mais finissent tout de même par récolter le prestige. Et puis le concept du "collectif" induit aussi une sorte de médiocrité, de moyenne. Si quelqu'un est trop ambitieux ou talentueux, les autres essayeront toujours de le remettre à leur niveau.
Bon, ça ne empêche pas de travailler au sein de collectifs, mais désormais je le fais de façon plus ponctuelle.
(La dernière partie ICI)
mercredi 7 mars 2007
INTERVIEW IVAN BRUN * PART II
Ton travail m'a toujours semblé ouvertement politique. Penses-tu, que cette politisation t'as t-elle empêché d'accéder à une certaine forme de reconnaissance, ou bien étais-ce une condition sine qua non à ta création, un truc pas négociable ?
La peinture a son langage, le dessin de presse aussi, chaque médium a ses codes, les choses sont sans doute aujourd'hui trop cloisonnées.
Ceci dit c'est un truc très Français, très Européen, car chez les Américains et dans les pays en voie de développement ils sont très attachés à une peinture figurative, à tendance narrative, beaucoup d'artistes n'hésitent pas à traiter de thèmes sociaux et politiques. En France, c'est assez mal vu, il ne faut pas mélanger art et politique. Quand j'étais aux Beaux-Arts, ils ne juraient que par l' image numérique, que par les installations vidéos, les trucs genre Bill Viola, Gary Hill... Ca poussait à mort dans cette direction, alors tu penses bien que la peinture c'était vraiment vu comme le truc totalement ringard, d'autant plus quand elle est figurative et anecdotique.
Je me rappelle d'une peinture à toi que tu avais nommé "Le Système des Objets" en référence au bouquin de Jean Baudrillard (R.I.P). Dans LIEUX COMMUNS, on y trouve une citation de Paul Virilio, dans LOWLIFE tu fais référence à Cioran. Est-ce que le champ théorique, la pensée philosophique ou sociologique t'aide à penser ton travail ?
Pendant les années 90, j'ai lu beaucoup de sociologie, c'étais une période qui me semblait assez confuse, on vivait une sorte de crise morale, les gens me semblait un peu paumés. je me sentais moi-même aussi un peu paumé, alors je lisais pas mal de sociologie afin de tenter de comprendre, de décrypter le monde dans lequel on vit, de voir comment on en était arrivés à ce stade. Aujourd'hui j'ai pris un peu de recul par rapport à tout ça, je m'en tape un peu.
En parlant de crise morale : En relisant il y a quelques jours l'album LOWLIFE, je l'ai trouvé avec le recul très "moral", à cause de cette dureté dans le regard que tu portes sur tes personnages, comme si la plupart étaient jugés responsables et méritaient leur sort.
Je trouve ce regard plutôt nihiliste dans l'ensemble, il n'y a aucune empathie, aucune compassion pour les personnages. Aucun lyrisme non plus, juste un regard froid sur la situation. J'y vois plutôt l'écho d'une certaine déshumanisation de l'époque. En fait, le fil conducteur de ces petites saynètes c'est le concept du déterminisme social, cette idée que les gens sont le produit de leur environnement, de leur condition sociale, et plus la situation se dégrade, plus ça les rend mauvais. La pauvreté les rend mauvais. Les gens ont toujours tendance à idéaliser la pauvreté, cette idée que les gens pauvres sont dignes, que ça en fait d'honnêtes travailleurs. Dans ces pages, je pensais affirmer le contraire. Je travaillais plutôt ce genre d'approche.
Justement, j'ai eu la sensation en lisant LOWLIFE que ton approche était différente à partir du moment où tu décides de mettre en scène un personnage issu d'un pays du tiers-monde au lieu d'un occidental. J'ai la sensation que tu juges plus durement les personnages Européens, comme s'ils avaient les moyens de se sortir de leur merde et qu'ils ne s'en donnaient pas les moyens. A l'inverse, les personnages issus du tiers-monde semblent pris dans une sorte de mécanisme qu'ils ne contrôlent pas et les écrasent.
C'est vrai. En ayant voyagé dans pas mal de pays du tiers-monde, je me suis rendu compte que ces gens étaient broyés dans un truc qui les dépasse complètement. Beaucoup n'ont aucun espoir de pouvoir mener une vie à peu près convenable dans leur pays, même par le biais des études. C'est assez dramatique, les classes populaires sont complètement abruties par la religion, les mass médias, les jeux télévisés débiles, beaucoup n'ont aucun recul vis à vis de leur situation et ils n'en sont malheureusement pas responsables.
On y revient, c'est en ça que je trouve que ta position très "morale", comme si tu voulais adresser un message au lecteur occidental, lui dire que nous avons tout de même avec beaucoup de volonté les moyens ici de nous sortir de ce déterminisme social.
C'est une interprétation, mais ce n'est pas quelque chose que j'ai fait délibérément. Je ne pensais même pas délivrer un message quelconque, pour moi c'était plutôt une sorte de constat. Cette méchanceté, cette agressivité qu'il y a dans le livre, c'est aussi pour secouer le lecteur.
Quel rôle a eu le mouvement Punk sur ton style, ton esthétique, ta carrière ?
Une influence assez importante, une composante majeure dans mon travail. Pour moi, ce que je fais est un pendant graphique de la musique Punk. Tu trouves qu'il y a une influence Punk dans mon travail, toi ?
Pour moi c'est assez dur à dire car je t'ai toujours assimilé à ce mouvement là, dans la mesure où j'ai connu ton travail par l'intermédiaire de ton implication musicale et graphique dans le mouvement Punk / Hardcore. C'est vraiment depuis 2001, depuis que tu as repris très sérieusement la BD que j'ai pu découvrir un autre aspect de ton travail.
C'est une composante importante de mon travail, c'est vrai, le souci c'est que le Punk fonctionne un peu en circuit fermé, un peu comme une secte (rires), et le fait de toucher aux arts graphiques me permet de toucher un public un peu plus large en dehors de la secte. Ceci dit, le ton et mon approche reste fondamentalement Punk, le fait de traiter de sujets déplaisants d'une part, l'aspect provocateur, cette envie de réveiller les consciences.
Le Punk a sûrement posé les bases de ton esthétique. Est-ce que tu essaies de t'en émanciper aujourd'hui ?
C'est vrai que j'écoute la même musique depuis bientôt 20 ans. A la longue j'aurais peut-être du m'en lasser. Des fois je m'en éloigne un peu, mais je finis toujours par y revenir. Ca me semble le mouvement culturel le plus marquant de la fin du XXème siècle, autant du point de vue de la musique que des arts visuels, que de la mode.
(La suite ICI)
mardi 6 mars 2007
INTERVIEW IVAN BRUN * PART I
Comme promis, voici l'interview de IVAN BRUN réalisée la semaine dernière pour le compte du quotidien Suisse romand LE COURRIER.
Une toute petite partie de cette interview ayant été utilisée pour l'article (à paraitre ce week-end, numéro du 10/11 mars 2007), je posterais ces prochains jours, bouts par bouts, l'intégralité de cet entretien.
Enjoy !
Enjoy !
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Quels sont tes premiers souvenirs en matière de BD ? Quels Quel rapport avais-tu à l’image quand tu étais enfant ?
IVAN BRUN : J’ai été sensibilisé à la bande dessinée assez tôt, comme tout les gamins j’ai commencé à lire les Picsou ou les pockets de gare, des trucs comme ça. Je dessinais beaucoup étant enfant, mais je me sentais pas spécialement attiré par la BD. C’est vers l’âge de 10 ans que j’ai eu une révélation en tombant sur les albums de Druillet, Bilal. Sinon, j’ai eu souvent l’occasion de visiter des musées, de voir des peintures, j’ai été sensibilisé aux arts visuels très jeune.
A la grande époque de METAL HURLANT alors.
Je suis tombé là-dedans en 1984, ils en étaient autour du numéro 100, c’était plutôt le déclin du magazine. Moi je les achetais d’occase, c’est comme ça que j’ai commencé à lire de la BD « pour adulte » assez jeune.
Tu as commencé à te faire connaître au début des années 90, à une époque où se croisait culturellement parlant : le déclin du Rock Alternatif (donc l’émergence d’une véritable scène Punk/Hardcore Française dont tu feras partie), la naissance de la BD indépendante Française. De quelle manière penses-tu à ces années ?
Les années 90 c’était plutôt pour moi une période de rupture à tous les niveaux. C’était un peu la fin de l’insouciance...
Par rapport à la Bande Dessinée, il y'avait une crise de l’édition à ce moment-là qui était due à la standardisation de la production et le public avait tendance à décrocher. Qui plus est la récession économique due à la Guerre du Golfe, bref, tout un tas de facteurs qui faisaient que tout ce monde là était en train de se casser la gueule.
C’est à cette époque que j’ai commencé à démarcher des éditeurs, vers 91/93, mais il n’y avait aucune ouverture dans ce milieu à ce moment là. Même les dessinateurs qui étaient en place avaient du mal à se maintenir, beaucoup ont abandonné la bande dessinée à cette période, il n’y avait aucune place pour les jeunes auteurs. C’est ce qui explique aussi l’éclosion des éditeurs indépendants comme L’Association, Les Requins Marteaux, 6 Pieds sous Terre, des petites structures qui se sont créées en réaction à ça.
J’ai donc démarché pas mal d’éditeurs, je me suis fait rembarrer partout, je me suis donc éloigné du milieu de la BD pendant un petit moment pour me consacrer à la peinture. J’y suis revenu vers le milieu des années 90, mais sans l'intention d’y faire carrière. Il me semblait que c’était un milieu complètement mort.
Quels sont tes espoirs aujourd’hui ?
J’ai recommencé à m’y mettre de façon plus assidue au début des années 2000, parce que je m’étais retrouvé bloqué dans une totale impasse au niveau de la peinture parce que je faisais un travail qui n’intéressait pas les structures institutionnelles, les centres d’art contemporain parce que je faisais de la peinture figurative et que c’est quelque chose qui ne rentre pas dans le cadre de leurs préoccupations. Au niveau du circuit privé ça ne les intéressait pas non plus parce que le propos était trop violent, trop véhément. Il n’existait aucun espace pour présenter ce travail, donc j’ai du abandonner.
Les années 90 ont été pour moi une décennie plutôt chaotique faite de changements de direction, de renoncements.
Un parcours rythmé par les tendances, à la merci du bon vouloir des institutions et des galeristes qui décident quoi montrer, quoi voir.
Dans la mesure où je ne veux pas faire un autre métier, dans la mesure où je suis bien incapable de faire un autre métier, je ne pouvais pas me permettre de bosser dans mon coin, hors de la réalité du marché. Si je dessinais le Dimanche avec un boulot alimentaire à côté, c’est évident que je me foutrais de ces aspects purement mercantiles, matériels. Dans ma position, je suis évidemment obligé d’en tenir compte.
Quelle part de calcul retrouve t-on dans ton travail aux apparences si spontanées ?
Au niveau des contenus, je suis relativement libre, je suis attaché à certains thèmes, à certains sujets, et je me sentirais bien incapable de faire un travail purement commercial. Le calcul se fait plus vis-à-vis des moyens de diffuser ton travail. Par exemple, la peinture c’est très plaisant à faire mais si personne ne la voit, ça n’a aucun intérêt.
C’est quelque chose que tu as complètement abandonné aujourd’hui ?
Ouais, j’en suis complètement dégoûté (rires). En plus il y a tout un aspect matériel qu’il n’y a pas avec la BD, il faut du matériel, il faut un local, des fournitures, beaucoup de contingences matérielles qui sont un peu lourdes à gérer. Alors que quand tu fais un dessin, tu le fais photocopier ou imprimer, il va être vu par nettement plus de monde. Avec le numérique, avec Internet, tu n’as plus besoin de t’enfermer dans un atelier avec un chevalet et de faire le truc à l’ancienne.
À l’époque de l’Académie de la Contre-Kulture, tu étais donc en plein dans la fin de cette période-là, non ? Je me souviens y avoir souvent vu tes peintures trainer ou accrochées aux murs pas mal de tes peintures.
Vu qu’il n’y avait pas de place pour pouvoir exposer, l’Académie c’était la tentative un peu illusoire de créer son propre espace. Ca a été une expérience éprouvante et formatrice par d’autres aspects, avant de me rendre compte que c’était beaucoup d’énergie balancée en vain, d’autant plus que le travail de gestion du lieu se faisait au détriment de mon travail personnel. De plus, il y avait pas mal de tension entre les artistes, beaucoup de problèmes relationnels un peu durs à gérer. Bref, pas mal de choses qui ont fait que j’en suis sorti un peu aigri.
Pour ceux qui n’ont jamais connu ce lieu, tu pourrais nous en parler un peu ?
On a investi ce lieu en 1996, au départ nous y avions installé un local de répétition, j’ai commencé à m’y investir davantage en 1997. C’étais vraiment un taudis infernal cette baraque, le rez-de-chaussée était une sorte de gigantesque beine à ordure, il a fallu déblayer, rénover tout ça. On a tenté aussi d’y faire des concerts au départ, mais on a du y renoncer assez rapidement parce qu’il y avait pas mal de relous sur Lyon, notre public était plutôt du genre difficile à gérer.
(La suite ICI)
dimanche 4 mars 2007
FABIEN VERSCHAERE AU MAC
Visité cet après-midi avec Pola l'excellente exposition de FABIEN VERSCHAERE au Musée d'Art Contemporain de Lyon. C'est un peu par hasard qu'on s'y est rendus, étant donné que nous ne connaissions pas vraiment l'artiste et que l'affiche ne donnait qu'une envie : faire demi tour.
L'expo s'appelle SEVEN DAYS HOTEL.
En gros, Verschaere a transformé le 1er étage du musée en un mystérieux hôtel, avec son hall de réception et son grand couloir donnant sur 7 chambres aux ambiances à la fois angoissantes, féeriques, ludiques, menaçantes, un endroit où les anges côtoient Satan, où Mickey côtoie Batman, où les chats DJ ne font pas des chiens, où les dessins et les peintures côtoient les céramiques les plus édifiantes.
Seven days. Seven rooms.
Ecriture de la Genèse personnelle de l'artiste.
Verschaere's ontology. Lewis Carroll meets Lynch meets Mark Ryden
Difficile de vous en dire bien plus sans vous couper l'effet de surprise.
Vu le prix d'entrée (3 à 5 euros), il serait dommage de vous priver d'une petite visite.
Au rez-de-chaussée, au deuxième et troisième étage, vous trouverez quatre autres expos destinée aux amateurs d'architecture expérimentale, d'installations conceptuelles et d'art vidéo (celui qui lira cette phrase tout haut sans pouffer de rire a gagné le droit de ne pas s'y ennuyer).
Décidemment, mon amour pour l'Art Contemporain est condamné à être perpétuellement mis à l'épreuve.
samedi 3 mars 2007
LE CRI, LE NOUVEAU TERRENOIRE
LE CRI est un livre édité par la très dynamique et singulière structure d'éditions Lyonnaise TERRENOIRE, réunissant une sélection de portraits de personnes mimant l'attitude du personnage peint par Edvard Munch en 1893.
Lors du festival DESHIBERNATION, l'ami Toulousain David Pujol avait pris une série de clichés qui se sont logiquement retrouvés dans ce livre. En feuilletant l'ouvrage à la librairie GRAND GUIGNOL il y a quelques jours, j'ai eu le plaisir de me rendre compte que j'étais bel et bien dedans (ainsi que quelques amis).
Pour plus d'infos, rendez-vous sur le blog de TERRE NOIRE, blog ayant la particularité d'être quasi quotidiennement réactualisé et qui se fait une vocation d'expliquer en détails toutes les étapes de création de leurs ouvrages.
Une volonté de transparence et une frénétique passion anime ces gens dont la démarche s'apparente à une véritable profession de foi.
TERRENOIRE ont aussi la particularité de proposer la plupart de leurs ouvrages au téléchargement. LE CRI est ainsi downloadable ici-même (388pages 6,5mo).
Recevez, monsieur, madame, l'expression de mon admiration distinguée.
vendredi 2 mars 2007
ACCRO AU "LIVE JOURNAL IMAGES"
Désolé pour notre silence de ces derniers jours (oui, ce message s'adresse naïvement aux éventuels et peu probables fidèles visiteurs de ce blog), mais quelques ennuis avec notre Mac en début de semaine nous ont empêché de poursuivre notre coutumière boring blogger's life.
En effet, incapable de rester allumé plus de 10 minutes d’affilée, nous étions à deux doigts de ramener notre vénéré ADE (Animal Domestique Electronique) au SAV d'Apple avant de nous apercevoir que nos ennuis provenaient du mauvais état de la prise électrique sur lequel l'ordinateur était branché (soupir de soulagement)...
Ce problème résolu, connaissez-vous ci SITE WEB qui met à disposition du public les "40 dernières images postées sur les blogs Live Journal" ?
C'est ce satané BRAZO NEGRO qui me l'a fait découvrir en août dernier. Pur plaisir stérile de geek, nous en avons passés des soirées, dans la même pièce, chacun sur un PC, à réactualiser toutes les 30 secondes la page de ce site.
Même si je me suis depuis un peu désintoxiqué de ce site, j'avoue que j'y reviens très souvent, pour profiter du plaisir de matter les photos publiées en direct par quelques milliers de bloggers à travers le monde.
En effet, incapable de rester allumé plus de 10 minutes d’affilée, nous étions à deux doigts de ramener notre vénéré ADE (Animal Domestique Electronique) au SAV d'Apple avant de nous apercevoir que nos ennuis provenaient du mauvais état de la prise électrique sur lequel l'ordinateur était branché (soupir de soulagement)...
Ce problème résolu, connaissez-vous ci SITE WEB qui met à disposition du public les "40 dernières images postées sur les blogs Live Journal" ?
C'est ce satané BRAZO NEGRO qui me l'a fait découvrir en août dernier. Pur plaisir stérile de geek, nous en avons passés des soirées, dans la même pièce, chacun sur un PC, à réactualiser toutes les 30 secondes la page de ce site.
Même si je me suis depuis un peu désintoxiqué de ce site, j'avoue que j'y reviens très souvent, pour profiter du plaisir de matter les photos publiées en direct par quelques milliers de bloggers à travers le monde.