Toujours fidèle aux Impressions Nouvelles, son éditeur Belge, Aurélia Aurita prouve à ses détracteurs avec cette nouvelle BD qu'elle n'est pas seulement une auteur d'autofiction romantico-érotique (les deux volumes de Fraise et Chocolat), mais avant tout une narratrice tout terrain. Je ne verrai pas Okinawa annonce un tournant dans le travail d'Aurélia Aurita, la fin du cycle "autofiction Nippone".
Cet album raconte même les raisons de ce changement de cap. Des raisons plus administratives-kafkaïennes qu'artistiques. Dans cette courte BD, elle évoque en effet ses déboires avec les services d'immigration japonais, le pays où elle vit la moitié du temps avec un visa de touriste (ce qui l'oblige à vivre trois mois au japon, trois mois en France, et ainsi de suite). Les services migratoires ayant remarqués ce petit manège - pourtant légal - elle est sommée de limiter désormais ses séjours sur le sol nippon à un mois. Peu importe si les visas d'un mois n'existent pas ("Vous vous engagez à ne rester qu'un mois, cette conversation a été enregistrée, elle constitue une preuve en cas de désobéissance" lui explique le fonctionnaire), peu importe si elle aime ce pays passionnément, peu importe si l'homme qu'elle aime vit ici. Album démontrant la réalité de la mise en oeuvre d'une politique d'immigration choisie, Je ne verrai pas Okinawa fait froid dans le dos et met efficacement à jour tout l'arbitraire Orwellien qui peux potentiellement se cacher dans les plis d'un tel texte de loi. Derrière ses airs de petit album dessiné spontanément sous le coup de la colère, Je ne verrai pas Okinawa est à ce jour la meilleure BD qu'Aurélia Aurita ait jamais publiée.
AURELIA AURITA, JE NE VERRAI PAS OKINAWA, ED. LES IMPRESSIONS NOUVELLES, 2008
Cet album raconte même les raisons de ce changement de cap. Des raisons plus administratives-kafkaïennes qu'artistiques. Dans cette courte BD, elle évoque en effet ses déboires avec les services d'immigration japonais, le pays où elle vit la moitié du temps avec un visa de touriste (ce qui l'oblige à vivre trois mois au japon, trois mois en France, et ainsi de suite). Les services migratoires ayant remarqués ce petit manège - pourtant légal - elle est sommée de limiter désormais ses séjours sur le sol nippon à un mois. Peu importe si les visas d'un mois n'existent pas ("Vous vous engagez à ne rester qu'un mois, cette conversation a été enregistrée, elle constitue une preuve en cas de désobéissance" lui explique le fonctionnaire), peu importe si elle aime ce pays passionnément, peu importe si l'homme qu'elle aime vit ici. Album démontrant la réalité de la mise en oeuvre d'une politique d'immigration choisie, Je ne verrai pas Okinawa fait froid dans le dos et met efficacement à jour tout l'arbitraire Orwellien qui peux potentiellement se cacher dans les plis d'un tel texte de loi. Derrière ses airs de petit album dessiné spontanément sous le coup de la colère, Je ne verrai pas Okinawa est à ce jour la meilleure BD qu'Aurélia Aurita ait jamais publiée.
AURELIA AURITA, JE NE VERRAI PAS OKINAWA, ED. LES IMPRESSIONS NOUVELLES, 2008
(Chronique parue dans le supplément culturel du quotidien
suisse LE COURRIER du 28/29 mars 2009)
suisse LE COURRIER du 28/29 mars 2009)
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