samedi 14 avril 2007

MARC MAGGIORI L'ECRIVAILLON

Ce mois-ci, CREVE ! est chroniqué dans la version française de la revue ROLLING STONE. C'est avec un certain amusement que nous découvrons que le livre de Navette a pour voisin dans ces colonnes le... "roman" de Marc Maggiori. Oui, vous avez bien lus, le ROMAN de Marc Maggiori !

Y'en a vraiment qui doutent de rien. Non content d'être le chanteur d'un des plus mauvais groupes
français de soft-métal for teenagers (Pleymo), non content de se prétendre graphiste en se faisant maître ès pillage de tout ce qui se fait de bien niveau animation, Marc Maggiori s'enorgueillit désormais d'être romancier.

Amateurs de Littérature (avec un "L" majuscule), j'ai une mauvaise nouvelle : l'extermination de l'espèce des écrivaillons n'est pas pour demain. J'ai même l'impression qu'elle pullule de jour en jour.
Le problème n'est pas tant au fond que les démocraties marchandes continuent de nous vendre l'idée que chaque citoyen est "un artiste en puissance", que l'Homo Festivus n'est jamais totalement accompli tant qu'il n'a pas objectivé son petit égo, sa médiocre petite expérience ou ses prétendues "idées" dans un livre. Non, le vrai drame c'est qu'il existe tant de maisons d'éditions pour éditer cette increvable espèce.
Si le marché français du livre est moribond, ce n'est pas uniquement à cause d'un problème qualitatif, mais parce que les quelques livres de qualité vendus en librairies sont étouffés sous une production massive de livres in-signifiant.

Bien sûr, loin de moi l'idée de nous placer spontanément du côté des "producteurs de livres de qualité", du côté des "maisons d'éditions exigeante" (vu notre taille, nous nous sentons plutôt "hors-jeu" pour le moment). Cependant, il faut savoir que si nous avons décidés d'éditer uniquement des livres d'illustrations, ce n'est pas par manque d'amour pour l'écriture, mais bel et bien par refus d'éditer de la mauvaise littérature (étant donné les maigres chances que pourrait avoir une jeune maison d'édition comme la nôtre d'éditer des romans ou des essais dignes de ce nom),
par refus de participer à l'embouteillage.

Si nous éditons des livres d'illustrations, c'est non seulement parce que nous nous passionnons pour ce médium, mais aussi parce que nous avons une idée trop haute de ce que doit être la littérature.

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"Si la littérature ne vous change pas en profondeur, si le fait d'écrire ne vous précipite pas vers un mur de feu qui consume tout ce qui en vous peut être consumé, autant devenir buraliste, ou huissier de justice, ou journaliste aux Inrockuptibles".
Maurice G. Dantec
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"La littérature ne périt pas parce que personne n’écrit, mais quand tout le monde écrit".
Nicolás Gómez Dávila

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