Alexandre Kha (Edtitions Tanibis)
Si la bande dessinée et le cinéma étaient fâchés, voilà un album qui risquerait fort de les réconcilier. Avec L'Attrapeur d'Images, Alexandre Kha s'est attelé à un travail de titan, celui de rendre hommage à l'un des cinéastes les plus important, mais aussi les plus discret de la nouvelle vague. Comme s'il s'agissait de ne pas importuner l'homme public dans sa retraite-de-toujours, mais plutôt de saluer la trace que cet artisan a patiemment laissé dans l'histoire des images, Alexandre Kha décide dès le début de l'album de ne jamais nommer le cinéaste. Parsemant son récit de multiples références à son œuvre, le jeu de piste peux commencer... pour s'arrêter au bout de seulement quelques pages, tant la figure de Chris Marker hante le moindre recoin de ce livre.
Chris Marker a toujours été beaucoup plus qu'un cinéaste. Parler de lui comme un essayiste dont les images auraient remplacés les mots serait probablement plus juste, même si sa pratique du cinéma et de la photo (mais aussi du multimédia et des installations vidéos) rendent caduque chacune de ces définitions. Saisir l'insaisissable, telle était la gageure de cet album. C'est avec une démarche à la fois humble et une connaissance très pointue de la vie-œuvre de Marker qu'Alexandre Kha parvient à en saisir le sens et la raison d'être. A Marker, il emprunte sa manière de s'arrêter sur un instant, une image, un indice, et d'en extraire un sens nouveau par l'unique force de la singularité de son regard. Le monde pour eux est un potentiel illimité d'images dont le mystère est à la portée de ceux qui trouveront la patience de déchiffrer les signes qui le constitue.
L'Attrapeur d'Images, c'est un peu Alexandre Kha qui regarde Marker avec cette sensibilité que le cinéaste à développé en propre tout au long de sa carrière. A l'image des films de l'auteur, il mélange autobiographie, fiction, réflexion sur l'image pour accoucher d'une mise en abime jamais forcée, une œuvre à la fois surplombante et analytique, "généraliste" et pointue.
Comme le savait Marker (et tous les grands hommes que l'on croise dans ce livre, Hitchcock, Tarkovski, Henry Langlois, Eisenstein), la fabrication des images implique une grande responsabilité. En reprenant à son compte les problèmes d'éthique liés à la représentation que l'on donne du monde, Alexandre Kha nous confie un secret (connu de tous mais perpétuellement oublié) sous la forme d'une bande dessinée. Probablement la meilleure jamais éditée par Tanibis.
Si la bande dessinée et le cinéma étaient fâchés, voilà un album qui risquerait fort de les réconcilier. Avec L'Attrapeur d'Images, Alexandre Kha s'est attelé à un travail de titan, celui de rendre hommage à l'un des cinéastes les plus important, mais aussi les plus discret de la nouvelle vague. Comme s'il s'agissait de ne pas importuner l'homme public dans sa retraite-de-toujours, mais plutôt de saluer la trace que cet artisan a patiemment laissé dans l'histoire des images, Alexandre Kha décide dès le début de l'album de ne jamais nommer le cinéaste. Parsemant son récit de multiples références à son œuvre, le jeu de piste peux commencer... pour s'arrêter au bout de seulement quelques pages, tant la figure de Chris Marker hante le moindre recoin de ce livre.
Chris Marker a toujours été beaucoup plus qu'un cinéaste. Parler de lui comme un essayiste dont les images auraient remplacés les mots serait probablement plus juste, même si sa pratique du cinéma et de la photo (mais aussi du multimédia et des installations vidéos) rendent caduque chacune de ces définitions. Saisir l'insaisissable, telle était la gageure de cet album. C'est avec une démarche à la fois humble et une connaissance très pointue de la vie-œuvre de Marker qu'Alexandre Kha parvient à en saisir le sens et la raison d'être. A Marker, il emprunte sa manière de s'arrêter sur un instant, une image, un indice, et d'en extraire un sens nouveau par l'unique force de la singularité de son regard. Le monde pour eux est un potentiel illimité d'images dont le mystère est à la portée de ceux qui trouveront la patience de déchiffrer les signes qui le constitue.
L'Attrapeur d'Images, c'est un peu Alexandre Kha qui regarde Marker avec cette sensibilité que le cinéaste à développé en propre tout au long de sa carrière. A l'image des films de l'auteur, il mélange autobiographie, fiction, réflexion sur l'image pour accoucher d'une mise en abime jamais forcée, une œuvre à la fois surplombante et analytique, "généraliste" et pointue.
Comme le savait Marker (et tous les grands hommes que l'on croise dans ce livre, Hitchcock, Tarkovski, Henry Langlois, Eisenstein), la fabrication des images implique une grande responsabilité. En reprenant à son compte les problèmes d'éthique liés à la représentation que l'on donne du monde, Alexandre Kha nous confie un secret (connu de tous mais perpétuellement oublié) sous la forme d'une bande dessinée. Probablement la meilleure jamais éditée par Tanibis.
suisse LE COURRIER du 27 juin 2009)