vendredi 23 janvier 2009
jeudi 22 janvier 2009
CLAQUE TON SMIC CHEZ MONDO TEES
Oubliez l'affiche de ROBOCOP dont je vous parlais hièr, en quelques heures elle était déjà sold out sur le site de TYLER STOUT. Il va donc falloir se rabattre sur le site de MONDO TEES, sur lequel, étonnement, se vendent toujours 100 fois moins vite les mêmes affiches que les artistes eux-mêmes vendent à une vitesse hallucinante sur leur propre site (même si pour le moment elle est toujours annoncée "indisponible"). Ne cherchez pas à comprendre, les lois du e-business sont impénétrables.
Puisque je viens d'aller moi-même faire un tour chez MONDO TEES, je découvre avec joie qu'un petit paquets de nouvelles sérigraphies bien mortelles réalisées pour le cinéma ALAMO DRAFTHOUSE d'Austin, Texas (même si pour le moment, je n'ai aucun pesos à mettre dans ce genre de conneries). Petit tour du proprio, donc :
Puisque je viens d'aller moi-même faire un tour chez MONDO TEES, je découvre avec joie qu'un petit paquets de nouvelles sérigraphies bien mortelles réalisées pour le cinéma ALAMO DRAFTHOUSE d'Austin, Texas (même si pour le moment, je n'ai aucun pesos à mettre dans ce genre de conneries). Petit tour du proprio, donc :
CARRIE by METHANE STUDIO
BODY SNATCHERS by HEAD OF STATE
BLACK CHRISTMAS by JAMES DAVIS
mercredi 21 janvier 2009
J'EN PRENDRAI POUR UN DOLLAR !
Ce cochon de TYLER STOUT s'est cette fois attaqué au film culte de mes jeunes années : ROBOCOP de Paul Verhoeven, probablement le film que j'ai dû voir le plus souvent entre 13 et 18 ans. Y'a même une époque où je connnaissais les répliques de la VF par coeur !
Ce qui ne gâche rien, ce nouveau poster de STOUT est particulièrement réussi (contrairement aux plus récents qui se répétaient un peu dans leur formule, toujours saisissants visuellement, l'effet de surprise en moins).
L'affiche sera mise en vente aujourd'hui sur le site de Tyler.
Je vais donc me contenter d'attendre.
L'affiche sera mise en vente aujourd'hui sur le site de Tyler.
D'ailleurs, c'est en trainant aujourd'hui sur IMDB que j'apprends qu'un remake de ROBOCOP est actuellement en pré-production et qu'il serait réalisé par Darren Aronofsky. Le génial RAY WISE (le père de Laura Palmer dans Twin Peaks) qui jouait le rôle de Léon Nash dans l'original reprendrait (parait-il) le rôle de Dick Jones, le vilain patron de l'OCP.
Avec Aronofsky aux commandes (qui parle ceci dit de réaliser une "version hardcore" de l'original, qui n'était pourtant pas destiné aux minots question ultraviolence), je ne sais pas si il faut se réjouir ou en trembler.Je vais donc me contenter d'attendre.
IT JUST HAPPENED
En ré-ouvrant les cartons après notre déménagement, je retrouve quelques petits trésors que j'avais consciencieusement caché et protégé au fond de ce satané container qui a traversé l'océan.
Il s'agit ici de trois sérigraphies qui avaient été exposées à Lyon durant l'expo de JORGE ALDERETE en septembre dernier et qu'il m'avait offert. Un triptyque assez peu typique de ce que fait habituellement Jorge, puisqu'il a ici détourné trois photos de charme des années 70 (probablement tirées de vieux numéros de Playboy), trois pin-up vraiment charmantes qui désormais ne sont plus vraiment si seules...
Il s'agit ici de trois sérigraphies qui avaient été exposées à Lyon durant l'expo de JORGE ALDERETE en septembre dernier et qu'il m'avait offert. Un triptyque assez peu typique de ce que fait habituellement Jorge, puisqu'il a ici détourné trois photos de charme des années 70 (probablement tirées de vieux numéros de Playboy), trois pin-up vraiment charmantes qui désormais ne sont plus vraiment si seules...
mardi 20 janvier 2009
MFM # 7 : GO GO SECOND TIME VIRGIN
MY FAVORITE MOVIES # 07
GO GO SECOND TIME VIRGIN
koji wakamatsu (1969)
GO GO SECOND TIME VIRGIN
koji wakamatsu (1969)
Contrairement au cinéma érotique Européen et Américain où n'ont jamais culminé que de fades oeuvrettes formalistes à la libertine mollesse, le "film rose" japonais (pinku-eiga) a eu très tôt (pour ne pas dire dès sa création) conscience de son devoir de distiller, au-delà de ses impératifs libidineux, les rudiments d'un discours critique.
Outre la nature première du genre, impudique et charnelle, embarrassante en soi pour les prudes mentalités des 60's, nombreux sont les cinéastes de cette époque à s'être servis du pinku-eiga pour aborder des thèmes ouvertement politiques.
Tout cela sans jamais négliger l'élégance des formes.
Outre la nature première du genre, impudique et charnelle, embarrassante en soi pour les prudes mentalités des 60's, nombreux sont les cinéastes de cette époque à s'être servis du pinku-eiga pour aborder des thèmes ouvertement politiques.
Tout cela sans jamais négliger l'élégance des formes.
De cette tendance, retenons deux réalisateurs : Tetsuji Takeshi (dont le sulfureux BLACK SNOW en 1964 fit scandale à cause de ses visées anti-américaniste) et Koji Wakamatsu. Véritable "personnage" dont la biographie porte déjà en elle toutes les promesses d'un juteux scénario (surnommé "l'homme aux cent films", il fut d'abord étudiant vétérinaire avant de fuguer et devenir apprenti yakusa pour finalement se résoudre à devenir réalisateur à sa sortie de prison), Wakamatsu fut, à la vue des divers procès pour obcenité qui furent intentés à Tetsuji Takeshi ou encore Seijun Suzuki (pour son splendide LA BARRIERE DE CHAIR), l'un des premiers réalisateurs à comprendre l'urgence de devenir son propre producteur.
Mais peut-on vraiment parler de pinku pour le cas Wakamatsu ? Pas vraiment, à moins que des scènes de viols et d'auto-mutilation parviennent à vous emoustiller... Erotique? non. Pellicule terroriste, oui (Wakamatsu n'a t-il jamais déclaré qu'il était devenu réalisateur parce que le cinéma lui permettait de tuer des flics de manière légale ?).
La nudité chez Wakamatsu est quasiment toujours dénuée de toute sensualité. Plus proche de Thanatos que d'Eros, la chair exhibée de GO, GO SECOND-TIME VIRGIN est une prison, une prison rosée ne proposant guère que deux issues : une sortie vers une quasi impossible quête du bien-être, ou vers la mort. Loin d'être le moyen de toutes les transcendances, le corps embarasse ici ceux qui se le traînent, retient prisonnier les jeunes esprits qui souffrent à l'intérieur. Le corps n'est plus vecteur du plaisir, mais messager des pulsions mortifères. Instincts de vie, pulsions de mort, haine de soi, rejet de l'autre, dégoût du décor, le corps comme théâtre des conflits intérieurs.
Mais peut-on vraiment parler de pinku pour le cas Wakamatsu ? Pas vraiment, à moins que des scènes de viols et d'auto-mutilation parviennent à vous emoustiller... Erotique? non. Pellicule terroriste, oui (Wakamatsu n'a t-il jamais déclaré qu'il était devenu réalisateur parce que le cinéma lui permettait de tuer des flics de manière légale ?).
La nudité chez Wakamatsu est quasiment toujours dénuée de toute sensualité. Plus proche de Thanatos que d'Eros, la chair exhibée de GO, GO SECOND-TIME VIRGIN est une prison, une prison rosée ne proposant guère que deux issues : une sortie vers une quasi impossible quête du bien-être, ou vers la mort. Loin d'être le moyen de toutes les transcendances, le corps embarasse ici ceux qui se le traînent, retient prisonnier les jeunes esprits qui souffrent à l'intérieur. Le corps n'est plus vecteur du plaisir, mais messager des pulsions mortifères. Instincts de vie, pulsions de mort, haine de soi, rejet de l'autre, dégoût du décor, le corps comme théâtre des conflits intérieurs.
Unité de temps, unité de lieu, GO, GO SECOND-TIME VIRGIN se déroule sur deux nuits. Quasi unique décor, le toît d'un immeuble. Sans fard, le film s'ouvre sur le viol de Poppo, mélancolique petit ange sacrifié au plus près du ciel sur l'autel des plaisirs immédiats par une bande de petites frappes. Tsukio, jeune poète lunaire observe la scène sans y prendre part; sans non plus chercher à lui venir en aide. Au petit matin, abandonnée à même le sol, Poppo, ne trouvant pas la force de se suicider demande à Tsukio de mettre fin à ses jours. Tsukio, qui se révèle être, lui aussi un être de félure, va bientôt se révéler être déjà un meurtrier. Il demeure pourtant incapable de répondre aux désirs (de sexe, de mort) de l'adolescente.
Qu'ils soient victimes ou bourreaux, bourreaux devenants victimes ou victimes devenant bourreaux, les jeunes protagonistes de GO, GO SECOND-TIME VIRGIN sont des carcasses désincarnées, superficielles. Leurs actes ne répondent à aucune logique, sinon celle des assouvissements "immédiats". Enfants gâtés de la consommation, ils se comportent dans la vie comme au supermarché, disposent du corps des autres comme d'une marchandise bientôt périmée.
Scène de toutes les perditions, le toit abandonné sur lequel le film se déroule joue le même rôle que le désert ou les îles rocheuses des films d'Antonioni, un lieu aride confinant les personnages dans l'inconsistance de leurs âmes, ne reflétant que leur propre impuissance à se comprendre eux-mêmes, donc entre eux. Un lieu ouvert vers le ciel que les lois de la gravité empèchent de quitter. Une île cernée d'un océan de béton, agitée par l'absurde et incessant va et vient du trafic automobile.
Qu'ils soient victimes ou bourreaux, bourreaux devenants victimes ou victimes devenant bourreaux, les jeunes protagonistes de GO, GO SECOND-TIME VIRGIN sont des carcasses désincarnées, superficielles. Leurs actes ne répondent à aucune logique, sinon celle des assouvissements "immédiats". Enfants gâtés de la consommation, ils se comportent dans la vie comme au supermarché, disposent du corps des autres comme d'une marchandise bientôt périmée.
Scène de toutes les perditions, le toit abandonné sur lequel le film se déroule joue le même rôle que le désert ou les îles rocheuses des films d'Antonioni, un lieu aride confinant les personnages dans l'inconsistance de leurs âmes, ne reflétant que leur propre impuissance à se comprendre eux-mêmes, donc entre eux. Un lieu ouvert vers le ciel que les lois de la gravité empèchent de quitter. Une île cernée d'un océan de béton, agitée par l'absurde et incessant va et vient du trafic automobile.
Hors du monde. Rejetés par l'extérieur, saturés de l'intérieur, quel espace leur reste t-il? Celui du crime et du suicide, nous dit Wakamatsu, qui fait peser sur son film le poids de la violence aveugle du champ presque aussi lourdement que celui du hors-champ. Presque abandonnés à leur solitude et à leur errance intérieure, on imagine très bien la famille de Tsukio gros travailleurs, grands prétendants dans la course à la réussite sociale, fantômes du domicile familial, manufacturiers d'une banale monstruosité.
On imagine aussi très bien à l'autre bout de cette ville bruyante et pourtant si étrangement dénuée de ses sons agressifs (la bande-son originelle a été dépouillée puis sobrement recomposée pour rendre au silence ses affinités avec la mort), les héros des autres films de Wakamatsu, ces terroristes érotomanes, ces garçons introvertis devenus criminels sexuels, tenter de se débattre à leur façons dans cet espace saturé de publicité, d'ordres et de frustrations.
Chef opérateur hors-pair (cadres minutieusement composés, photographie noir et blanc très contrastée) et amateurs de belles lettres (poèmes fleurant bon la méthode cut-up de Burroughs, dialogues chimériques mais rafinés), Koji Wakamatsu compose son film avec une méticulosité de peintre qui contraste avec la rapidité dans laquelle se déroula le tournage (4 jours passés sur les toits du propre immeuble des bureaux de Wakamatsu productions).
La beauté formelle du film n'empêche cependant pas l'animosité de quasiment l'emporter. Le pessimisme qu'il convoque ne condamne finalement jamais l'homme, mais la société qui le presse au point de lui faire perdre la raison. Ce thème, nous le retrouverons également dans un autre film dont Wakamatsu sera, non pas le réalisateur, mais le producteur exécutif six ans plus tard, et qui reste aujourd'hui l'oeuvre transgressive du cinéma Japonais la plus vue au monde : L'EMPIRE DES SENS de Nagisa Oshima.
On imagine aussi très bien à l'autre bout de cette ville bruyante et pourtant si étrangement dénuée de ses sons agressifs (la bande-son originelle a été dépouillée puis sobrement recomposée pour rendre au silence ses affinités avec la mort), les héros des autres films de Wakamatsu, ces terroristes érotomanes, ces garçons introvertis devenus criminels sexuels, tenter de se débattre à leur façons dans cet espace saturé de publicité, d'ordres et de frustrations.
Chef opérateur hors-pair (cadres minutieusement composés, photographie noir et blanc très contrastée) et amateurs de belles lettres (poèmes fleurant bon la méthode cut-up de Burroughs, dialogues chimériques mais rafinés), Koji Wakamatsu compose son film avec une méticulosité de peintre qui contraste avec la rapidité dans laquelle se déroula le tournage (4 jours passés sur les toits du propre immeuble des bureaux de Wakamatsu productions).
La beauté formelle du film n'empêche cependant pas l'animosité de quasiment l'emporter. Le pessimisme qu'il convoque ne condamne finalement jamais l'homme, mais la société qui le presse au point de lui faire perdre la raison. Ce thème, nous le retrouverons également dans un autre film dont Wakamatsu sera, non pas le réalisateur, mais le producteur exécutif six ans plus tard, et qui reste aujourd'hui l'oeuvre transgressive du cinéma Japonais la plus vue au monde : L'EMPIRE DES SENS de Nagisa Oshima.
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GO, GO SECOND-TIME VIRGIN est disponible en DVD zone 1
(version originale sous-titrée en anglais) aux éditions Image Ent.
GO, GO SECOND-TIME VIRGIN est disponible en DVD zone 1
(version originale sous-titrée en anglais) aux éditions Image Ent.
lundi 19 janvier 2009
CHANGEMENT D'ADRESSE
Après quelques jours de recherches, nous venons enfin de trouver une petite maison capable d'accueillir, non seulement nos deux carcasses, notre chat et nos meubles, mais aussi tout nos cartons de livres et autre merdier. Nous avons jetés notre dévolu sur Cholula, la ville aux 365 églises qui se situe en périphérie de la ville de Puebla.
BLACK CAT BONES EDITIONS est donc désormais joignable à cette adresse :
BLACK CAT BONES EDITIONS est donc désormais joignable à cette adresse :
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FABIEN & POLA THEVENOT
prolongación 6 norte n° 210-15
módulo C1 residencial san diego los sauces
CP 72760 san pedro cholula, puebla
MEXICO
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prolongación 6 norte n° 210-15
módulo C1 residencial san diego los sauces
CP 72760 san pedro cholula, puebla
MEXICO
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Les affaires vont pouvoir reprendre. Divers projets sont dors et déjà sur le feu. Plus d'informations bientôt... Quand les principaux intéressés auront étés contactés !
jeudi 15 janvier 2009
A DARK KNIGHT BEGINS
Les copains de ACHIERPOINTCOM / SHIT IN CAN organisent en février à Annecy une expo autour de Batman, une variation de celle que nous avions organisés au Comoedia à Lyon l'été dernier. L'affiche a été réalisée par GOME (un transfuge de chez Spirou Magazine, si mes souvenirs sont bons), et devraient participer quelques têtes bien connues par ici : Nelio, Mathias Malingrey, Olli Mighty, Spig, Terreur Graphique et pas mal d'autres.
Plus d'infos PAR ICI !
Plus d'infos PAR ICI !
lundi 12 janvier 2009
MFM # 06 : THE NEW WORLD
MY FAVORITE MOVIES # 06
THE NEW WORLD
terrence malick (2005)
THE NEW WORLD
terrence malick (2005)
Voir pour la première fois en salle LE NOUVEAU MONDE m’a finalement permis de saisir le sens du concept de "La honte prométhéenne" (inventé par le philosophe Allemand Günther Anders), cette honte qui s’empare de l’homme devant l’humiliante qualité des choses qu’il a lui-même fabriqué (L’obsolescence de l’homme, Editions de l’encyclopédie des nuisances, Paris, 2002). Parmi les nombreux thèmes que traite LE NOUVEAU MONDE, il y a celui du conflit millénaire qui tiraille depuis toujours l’homme, autant capable de s’élever au-dessus de sa condition que disposé à rejoindre la plus vils des espèces.
Du point de vue de la production cinématographique, l’Homme est autant capable de commettre BAD BOYS II qu’un HEAT ou encore LA LIGNE ROUGE.
Ne gardons pas pour nous cette évidence : Si le cinéma a été inventé, c’est sûrement pour que des films comme LE NOUVEAU MONDE existent. Ce qui ne nous empêche pas de rester une fois de plus sidérés par la capacité de cet art à générer parfois des images qui agissent tels des tsunamis dans les tréfonds de nos âmes. Cependant, ce sentiment serait-il le même s’il n’était pas amplifié par cette sensation de se sentir "si petit" face à l’œuvre ? J’en doute.
Du point de vue de la production cinématographique, l’Homme est autant capable de commettre BAD BOYS II qu’un HEAT ou encore LA LIGNE ROUGE.
Ne gardons pas pour nous cette évidence : Si le cinéma a été inventé, c’est sûrement pour que des films comme LE NOUVEAU MONDE existent. Ce qui ne nous empêche pas de rester une fois de plus sidérés par la capacité de cet art à générer parfois des images qui agissent tels des tsunamis dans les tréfonds de nos âmes. Cependant, ce sentiment serait-il le même s’il n’était pas amplifié par cette sensation de se sentir "si petit" face à l’œuvre ? J’en doute.
Si le cinéma est "L’art de montrer" (Serge Daney), Malick semble être mieux que quiconque capable de dépasser nos simples exigences d’imagovores avides d’Expériences (au sens de "vivre les aventures de" / "ressentir les mouvements de l’esprit de"), échangeant ainsi son statut de simple cinéaste pour celui d’authentique révélateur de mondes.
Dès le début du film, le spectateur, tout comme les personnages Malickiens principaux (le soldat Witt dans LA LIGNE ROUGE, John Smith et John Rolfe dans LE NOUVEAU MONDE) est confronté à cette même impossibilité de mettre des mots sur la beauté qui l’étreint. C’est sans doute pour cela que l’expérience est si forte, car non seulement nous est donné à voir le classique "point de vue subjectif" des personnages, mais de plus nous est déballé leur intériorité, les questions qu’ils se posent, sans doute même au-delà des frontières de leur conscience.
S’il fallait inventer une nouvelle dénomination pour parler d’un tel film, ça serait probablement celui de Cinéma Suprasensible. Sûrement le type de cinéma le plus proche des rêves de Cinéma Total que Bazin ou Barjavel avaient pu faire dans les années 40. Ce genre d’expérience d’images est rare et nous parvient par les voies d’un savant montage d’images possédant sa propre eurythmie : espaces-temps en mosaïque, ellipses graciles, images-rimes qui font office d’idéals échos picturaux (souvent d’une simplicité à tomber par terre) à ces généreuses litanies de poésie orale.
Dès le début du film, le spectateur, tout comme les personnages Malickiens principaux (le soldat Witt dans LA LIGNE ROUGE, John Smith et John Rolfe dans LE NOUVEAU MONDE) est confronté à cette même impossibilité de mettre des mots sur la beauté qui l’étreint. C’est sans doute pour cela que l’expérience est si forte, car non seulement nous est donné à voir le classique "point de vue subjectif" des personnages, mais de plus nous est déballé leur intériorité, les questions qu’ils se posent, sans doute même au-delà des frontières de leur conscience.
S’il fallait inventer une nouvelle dénomination pour parler d’un tel film, ça serait probablement celui de Cinéma Suprasensible. Sûrement le type de cinéma le plus proche des rêves de Cinéma Total que Bazin ou Barjavel avaient pu faire dans les années 40. Ce genre d’expérience d’images est rare et nous parvient par les voies d’un savant montage d’images possédant sa propre eurythmie : espaces-temps en mosaïque, ellipses graciles, images-rimes qui font office d’idéals échos picturaux (souvent d’une simplicité à tomber par terre) à ces généreuses litanies de poésie orale.
Vers libre / montage affranchi de toute grammaire conventionnelle, répétition de motifs verbaux / picturaux, organisation hypnotique des mots / des images et des sons. Finalement, l’influence du poète Walt Whitman est probablement plus importante dans l’œuvre de Malick que celle de n’importe quel metteur en scène. S’il semble profondément attaché à un certain classicisme littéraire (sa philosophie est résolument proche de celle des pères de l’Amérique : cette idée du continent des nouvelles utopies, ce respect pour la nature, pour ceux qui travaillent la terre), son cinéma quant à lui questionne fermement les formes de la modernité.
La question est donc de savoir comment réactualiser cette "sensibilité classique" dans une construction plastique contemporaine. Passionnantes sont les réponses trouvées par Malick dans LE NOUVEAU MONDE (même si elles sont déjà largement à l’œuvre dans LA LIGNE ROUGE). D’abord, tendre vers une plus grande abstraction de la trame narrative afin de mieux projeter sur l’avant-scène les drames humains, sans pour autant que le personnel prenne le pas sur le contexte historique. En fait, c’est même tout le contraire, il s’agit pour Malick d’atteindre une certaine universalité en cherchant le parfait régime entre l’intime et la grande Histoire (cette universalité étant déjà partiellement acquise, puisque étant l’un des principes moteurs de la légende de Pocahontas dont est tiré le film : une histoire vieille comme le monde, celle d’Adam et Eve).
La question est donc de savoir comment réactualiser cette "sensibilité classique" dans une construction plastique contemporaine. Passionnantes sont les réponses trouvées par Malick dans LE NOUVEAU MONDE (même si elles sont déjà largement à l’œuvre dans LA LIGNE ROUGE). D’abord, tendre vers une plus grande abstraction de la trame narrative afin de mieux projeter sur l’avant-scène les drames humains, sans pour autant que le personnel prenne le pas sur le contexte historique. En fait, c’est même tout le contraire, il s’agit pour Malick d’atteindre une certaine universalité en cherchant le parfait régime entre l’intime et la grande Histoire (cette universalité étant déjà partiellement acquise, puisque étant l’un des principes moteurs de la légende de Pocahontas dont est tiré le film : une histoire vieille comme le monde, celle d’Adam et Eve).
Comment cette abstraction du contexte opère t-elle dans LE NOUVEAU MONDE ? Prenons un exemple précis. La scène du retour au fort : Il ne suffit à Terrence Malick que de quelques images pour signifier l’effondrement de la vie au Fort pendant l’absence du personnage de John Smith, de retour des quelques mois paradisiaques qu’il a passé en compagnie des indiens. Cette scène se passe de mots, le travelling EST le discours. Il dit tout ce qui sépare la mentalité, la philosophie, l’art de vivre des indiens que Smith a eu le temps de comprendre, de connaître, d’aimer, et cette civilisation sur le déclin, dévoré par l’anarchie et le cannibalisme car laissée à l’abandon, sans chefs. Il dit tout ce que Smith a découvert, admiré puis laissé derrière lui, et cette société qu’il redécouvre déjà largement corrompue et qui a déjà commencé à gangrener ce « nouveau monde ». Un seul travelling pour nous renseigner sur cette violence intérieure à laquelle Smith est confronté, tandis que nous sont délivrées, presque à notre insu, les informations historiques les plus importantes. C’est-à-dire le minimum perceptible : Le capitaine Newport n’est pas rentré, la conquête n’a pas avancé d’un pouce.
La précision des éléments historiques importe peu. De plus, Malick ne cherche à aucun moment une quelconque efficacité narrative, à optimiser le temps cinématographique qui lui est imparti pour raconter une histoire. Bien au contraire, un nombre incalculable de plans sont consacrés à la contemplation de la nature, des hommes, beaucoup de temps (qu’on pourrait nommer « non narratif ») est consacré à l’écoute des monologues des personnages. L’histoire du film nous est donc racontée quasi contre nous, contre nos habitudes de spectateurs éduqués. Regarder LE NOUVEAU MONDE se transforme ainsi très vite en un séance de rééducation du regard.
Le radicalisme narratif dans lequel se fondent ses deux derniers films prouve à quel point la posture de Terrence Malick est plus proche de celle du poète ou du musicien que du simple metteur en scène.
Cependant, peu nous importe de chercher à raccrocher Malick à une certaine pratique de l’art, la fonction qui lui sied le mieux est finalement celle du Passeur. Ou bien celle d’Homme médecine du 7ème Art. Ou bien celle de magicien guérisseur du cinématographe. Des superlatifs qui ne pèsent pas bien lourd face à l’allégresse que nous procure ses films. (F.T)
Le radicalisme narratif dans lequel se fondent ses deux derniers films prouve à quel point la posture de Terrence Malick est plus proche de celle du poète ou du musicien que du simple metteur en scène.
Cependant, peu nous importe de chercher à raccrocher Malick à une certaine pratique de l’art, la fonction qui lui sied le mieux est finalement celle du Passeur. Ou bien celle d’Homme médecine du 7ème Art. Ou bien celle de magicien guérisseur du cinématographe. Des superlatifs qui ne pèsent pas bien lourd face à l’allégresse que nous procure ses films. (F.T)
dimanche 11 janvier 2009
HEAVY ROTATIONS * DECEMBRE 2008
_____HEAVY ROTATIONS_____
_____LIVRES DE CHEVET _____
ENDETTE COMME UN MULE eric losfeld (belfond) * UN ENFANT DE DIEU cormac mccarthy (points) * TOUT LES ENFANTS SAUF UN philippe forest (le livre de poche) * EN ROUTE joris-karl huysmans (le livre de poche) * EL BORBAH charles burns (cornélius)
_____EYESFOOD_____
24 REDEMPTION jon cassar * QUANTUM OF SOLACE marc forster * KNOCKAROUND GUYS brian koppelmam / david levien * EL LOBO miguel courtois
OMAR RODRIGUEZ-LOPEZ old money * MARK HOLLIS eponyme * TALK TALK colour of spring * ONEIDA preteen weaponry * PATTY SMITH & KEVIN SHIELD the coral sea * ROBERT WYATT the end of an ear
_____LIVRES DE CHEVET _____
ENDETTE COMME UN MULE eric losfeld (belfond) * UN ENFANT DE DIEU cormac mccarthy (points) * TOUT LES ENFANTS SAUF UN philippe forest (le livre de poche) * EN ROUTE joris-karl huysmans (le livre de poche) * EL BORBAH charles burns (cornélius)
_____EYESFOOD_____
24 REDEMPTION jon cassar * QUANTUM OF SOLACE marc forster * KNOCKAROUND GUYS brian koppelmam / david levien * EL LOBO miguel courtois
_____SHITLIST_____
OBAMANIA * CASO CERRADO